« Nous ne nous laisserons pas déstabiliser par ces campagnes de dénigrement », a réagi Olivier Le Nézet, président du comité national des pêches, qui a regretté, dans un message transmis à l’AFP, des « attaques incessantes qui empêchent toute approche constructive ».
« Si certains chalutiers pêchent bien dans des AMP, c’est qu’ils y sont autorisés! », a-t-il rappelé, en dénonçant le fait que des navires soient ainsi « jetés en pâture de façon totalement arbitraire ».
En publiant cette « liste rouge des navires destructeurs », dont près de 600 navires français, Bloom demande à la grande distribution « d’adopter une politique de tolérance zéro face au chalutage dans les aires marines protégées ».
« Le chalut est l’une des pires techniques de pêche qui existe, et les scientifiques sont clairs: si les aires marines protégées sont essentielles pour protéger l’océan, il y a urgence à véritablement les protéger en y interdisant le chalutage », estime l’association fondée par Claire Nouvian.
Dans un communiqué diffusé jeudi, l’Union français des pêcheurs artisans (UFPA) a vu dans cette liste « une atteinte flagrante portée à la légitimité de la pêche artisanale française ».
« Il s’agit là d’une dénonciation calomnieuse portant préjudice moral et financier à l’ensemble de la filière pêche artisanale française, attaquable au pénal! », a ajouté l’UFPA.
« Ça suffit de se faire cracher dessus », « une ligne rouge a été franchie avec cette liste », « c’est la fin de la pêche artisanale que veut Bloom »: de nombreux pêcheurs expriment leur mécontentement depuis jeudi sur une boucle WhatsApp créée par l’UFPA.
« C’est pas très subtil. A part exciter les gens, ça ne fait pas avancer grand chose », a aussi regretté auprès de l’AFP Thomas Le Gall, ligneur à Audierne (Finistère) et président de l’association Pêche avenir Cap Sizun.
Cette polémique intervient alors que l’interdiction de certaines pratiques de pêche dans les AMP refait surface à quelques jours de la tenue du sommet « SOS Océan! » à Paris les 30 et 31 mars, et avant la 3ème Conférence des Nations Unies sur l’océan (Unoc 3) prévue en juin à Nice.
La France se targue de protéger 33,7% de ses espaces maritimes mais seuls 1,6% bénéficient d’une protection stricte, selon une étude.
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