« C’est une décision douloureuse que nous avons prise au regard de ce texte inique qui a été voté », a déclaré Huguette Bello, la présidente (divers gauche) de la région, devant le siège de la collectivité à Saint-Denis.
La présidente de la région, proche de Jean-Luc Mélenchon (LFI), a ensuite fustigé une loi « dont des dispositions portent gravement atteinte au principe d’égalité et aux valeurs fondamentales de la République », déplorant que « pour la première fois sous la Ve République, une loi inspirée du programme historique de l’extrême droite est votée ».
« Nous sommes une ancienne colonie, nous savons ce que cela fait d’être discriminés, de ne pas avoir d’espoir pour nos enfants », a déclaré la sénatrice Evelyne Corbière Naminzo (DVG), qui a assisté à la mise en berne du drapeau.
Elle a dénoncé « la haine » et « le racisme » au sein de l’hémicycle lors des débats autour de cette loi.
Huguette Bello a, par ailleurs, souligné que la loi a été votée « en cette semaine où nous commémorons une date historique fondatrice de notre société », allusion à l’abolition de l’esclavage, le 20 décembre 1848.
La fronde monte au niveau local contre la loi sur l’immigration, adoptée mardi à l’Assemblée nationale avec les voix de l’extrême droite. Le texte durcit notamment les conditions d’accès aux allocations sociales pour les étrangers.
Les 32 départements dirigés par la gauche ont ainsi annoncé mercredi qu’ils n’appliqueraient pas le durcissement des conditions de versement aux étrangers de l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) pour les personnes âgées prévu par la nouvelle loi.
La population de La Réunion est constituée de plusieurs ethnies arrivées dans l’île au cours de vagues de migrations. Ce métissage est souvent cité comme exemple réussi du « vivre ensemble ».
Parmi les parlementaires réunionnais, six députés sur sept et deux membres du Sénat sur quatre ont voté contre le projet de loi.