Le vice-premier ministre russe, Dmitri Rogozine, et le ministre indien de la Défense, A.K. Antony, ont participé à la cérémonie dans le port arctique de Severodvinsk, ont rapporté les agences de presse russes.
Le commandant du navire, Suraj Berry, et le directeur adjoint de l’agence d’exportation d’armes de la Russie, Igor Sevastyanov, ont signé les documents de livraison du navire, selon Itar-Tass.
Les fonctionnaires ont ensuite amené le pavillon russe sur le navire et hissé celui de la marine indienne à sa place. La femme du commandant du navire a cassé une noix de coco sur les flancs du porte-avions.
La Russie, qui est le plus grand fournisseur d’armes de l’Inde, a effectué une refonte majeure du porte-avions, qui a rejoint la marine soviétique en 1987 sous le nom Amiral Gorshkov. Il a maintenant été rebaptisé INS Vikramaditya, le nom d’un empereur indien.
Il doit combler le vide laissé par le tout premier porte-avions indien, l’INS Vikrant, retiré du service en 1997.
L’Inde avait signé avec la Russie en 2004 un contrat de modernisation de ce navire construit il y a trente ans. Mais sa livraison, prévue au départ à l’été 2008, avait été repoussée de plusieurs années en raison de différends financiers, de retards dans la livraison d’équipements ainsi que de problèmes apparus lors des essais.
Les coûts ont grimpé au fil des années à 2,3 milliards de dollars, contre 771 millions de dollars initialement prévus, selon les médias indiens.
Le navire devrait arriver en Inde au début de 2014. Il aura une équipe d’experts russes à bord qui permettra de surveiller et d’aider leurs homologues indiens pendant le trajet vers son port d’attache.
Le navire remis à neuf de 44.500 tonnes et long de 284 mètres, pourra accueillir 30 avions, dont des MiG-29K, et 1.600 membres d’équipage.
Le porte-avions deviendra le second de l’Inde, qui vise à consolider ses capacités de défense pour contrecarrer le renforcement de la puissance militaire de la Chine.
Les ratés de cet important contrat avaient tendu les relations entre Moscou et New Delhi, des alliés de l’époque soviétique.
Ils pourraient aussi mettre en cause la position dominante de la Russie en tant que premier fournisseur d’armes de l’Inde, le plus grand acheteur d’armes au monde, qui s’est récemment tourné également vers Israël, la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis.
La marine indienne avait subi un revers majeur en août quand un sous-marin de fabrication russe, l’INS Sindhurakshak, avait explosé dans un dock de Bombay, tuant les 18 membres d’équipage à bord.