Avec ce « protocole d’accord » signé le 1er janvier, la région du Somaliland – ancien protectorat britannique qui a proclamé son indépendance de la Somalie en 1991, mais n’est pas reconnue par la communauté internationale – entend octroyer à l’Ethiopie l’accès à 20 kilomètres de ses côtes pour une durée de 50 ans, via un accord de « leasing ».
Le président somalien a déclaré que l’adoption de ce projet de loi annule ce pacte « illégal » qui donne à l’Ethiopie un accès à la mer Rouge qu’elle a progressivement perdu après l’indépendance de l’Erythrée en 1993.
Il « illustre notre engagement à sauvegarder notre unité, notre souveraineté et notre intégrité territoriale conformément au droit international », a écrit le président sur X.
Le gouvernement somalien avait promis de s’opposer fermement, par tous les moyens légaux, à cet accord.
Mogadiscio a dénoncé une « agression » et une « violation flagrante de sa souveraineté », promettant de combattre ce texte « illégal » par « tous les moyens légaux ».
Le gouvernement s’oppose fermement à la revendication d’indépendance du Somaliland, région de 4,5 millions d’habitants relativement stable comparée à la Somalie. Cette république autoproclamée imprime sa propre monnaie et délivre ses passeports, mais l’absence de reconnaissance internationale la maintient dans un certain isolement.
Le président somalilandais Muse Bihi Abdis avait affirmé que l’Ethiopie allait « reconnaître formellement la république du Somaliland » en échange de cet accès maritime.
Le gouvernement d’Addis Abeba n’a cependant pas déclaré son intention de le faire mais a indiqué qu’il mènerait « une évaluation approfondie en vue de prendre position sur les efforts du Somaliland pour obtenir une reconnaissance » internationale.
Les Etats-Unis, l’Union européenne, le Royaume-Uni, l’Union africaine, la Ligue arabe, l’Egypte ou encore la Turquie ont également appelé au respect de la souveraineté somalienne.
Deuxième pays le plus peuplé d’Afrique, l’Ethiopie cherche depuis 30 ans un accès à la mer qu’elle a progressivement perdu après l’indépendance de l’Erythrée en 1993.