Plus d’un millier de Rohingyas sont détenus par les autorités thaïlandaises après avoir accosté sur les plages du pays, fuyant les violences entre bouddhistes et musulmans qui ont fait 180 morts l’an passé dans l’ouest birman.
Les autorités ont indiqué que ceux qui avaient été interpellés pourraient rester six mois, le temps de leur trouver une solution pérenne dans un pays tiers. Mais elles ont aussi précisé lundi que les prochains bateaux seraient repoussés.
« La marine thaïlandaise sera plus stricte à partir de maintenant et ne les laissera plus accoster sur nos terres », a indiqué à l’AFP le secrétaire général du Conseil national de sécurité, Paradorn Pattanathabutr.
« Si nous en trouvons, nous leur fournirons de la nourriture, de l’eau et tout ce qui est nécessaire pour qu’ils puissent rejoindre leur destination », a-t-il ajouté. Un porte-parole de la marine a confirmé ces consignes.
Le Haut commissariat aux réfugiés des Nations Unies (HCR) a pu rencontrer certains des détenus une première fois le 22 janvier et négocie avec les autorités pour pouvoir s’entretenir avec eux de façon plus détaillée, a indiqué de son côté à l’AFP une porte-parole de l’organisation, Vivian Tan.
Elle s’est par ailleurs félicitée de l’annonce par Bangkok que les réfugiés récemment interpellés ne seraient pas immédiatement expulsés.
Quelque 800.000 Rohingyas vivent en Etat Rakhine, une région pauvre et isolée de la Birmanie. Ils sont aussi 300.000 confinés dans des camps au Bangladesh. La communauté est considérée comme l’une des minorités les plus persécutées de la planète.
Des centaines de milliers d’entre eux vivent déjà en exil mais les violences de l’an passé ont augmenté le nombre de départs. Seule la Malaisie les accepte pour le moment, en dépit de l’appel de l’ONU à tous les pays de la région pour qu’ils ouvrent leurs frontières.