Des milliers de Rohingyas ont pris la mer ces derniers mois pour échapper aux violences communautaires qui ont fait plus de 180 morts et 115.000 déplacés en 2012 dans l’Etat Rakhine.
Un bateau avec plus de 200 d’entre eux a été intercepté par la marine mardi à quelque 40 kilomètres des côtes thaïlandaises. « Nous leur avons apporté de la nourriture et de l’eau avant de les pousser vers un pays tiers », a précisé un responsable de la marine sous couvert de l’anonymat.
Une décision jugée « inacceptable » par Chris Lewa, responsable de l’ONG The Arakan Project, qui défend les droits des Rohingyas. « Ils les mettent en danger, ils devraient d’abord évaluer leurs besoins », a-t-elle estimé.
Lundi, un haut-responsable thaïlandais avait indiqué à l’AFP que le royaume n’accepterait pas de nouveaux Rohingyas. Plus de 1.300 d’entre eux, arrivés ces derniers mois, sont déjà détenus par les autorités qui enquêtent sur des accusations faisant état de militaires impliqués dans leur trafic.
Bangkok a promis que ces réfugiés seraient autorisés à rester six mois, le temps de leur trouver une solution dans un pays tiers.
Quelque 800.000 Rohingyas, considérés par l’ONU comme l’une des minorités les plus persécutées de la planète, vivent confinés en Etat Rakhine, une région pauvre et isolée de la Birmanie.
Des centaines de milliers d’entre eux vivent déjà en exil, dont quelque 300.000 au Bangladesh, mais les violences de l’an passé ont augmenté le nombre de départs.
« Ce qui se passe est un exode », a insisté Chris Lewa, estimant à plus de 17.000 le nombre de Rohingyas ayant pris la mer depuis les premières violences de juin. Seule la Malaisie les accepte, en dépit de l’appel de l’ONU à tous les pays de la région pour qu’ils ouvrent leurs frontières.