Au cours d’une conférence de presse commune à Ankara à l’issue de leur entretien, le chef de l’Etat ukrainien Volodymyr Zelensky a réclamé pour sa part des pourparlers « équitables » qui incluraient, outre la Turquie, l’Union européenne et le Royaume-Uni.
Une « paix durable » n’est possible « que lorsque les négociations sont équitables, que l’Ukraine, l’Amérique et l’ensemble de l’Europe sont représentés à la table des négociations », a-t-il insisté.
M. Zelensky a critiqué la rencontre russo-américaine de mardi en Arabie Saoudite, la qualifiant de pourparlers sur l’invasion russe de l’Ukraine « sans l’Ukraine ».
Il a d’ailleurs annoncé le report de sa visite à Ryad prévue initialement pour mercredi, assurant s’être mis d’accord avec les autorités saoudiennes afin de reporter ce voyage au 10 mars.
Rappelant les précédentes initiatives de la Turquie, membre de l’Otan, qui a accueilli par deux fois en 2022 des pourparlers entre Moscou et Kiev, M. Erdogan a défendu la place de son pays.
La Turquie « sera un hôte idéal pour les probables négociations entre la Russie, l’Ukraine et les Etats-Unis dans un avenir proche », a déclaré le chef de l’Etat turc.
Le président américain Donald Trump a pris « une initiative diplomatique pour mettre fin à la guerre rapidement par la négociation. Cette approche coïncide avec la politique suivie par la Turquie depuis trois ans », a-t-il souligné.
M. Zelensky était arrivé lundi soir dans la capitale turque en compagnie de son épouse et a eu un entretien de trois heures mardi avec le président turc au palais présidentiel.
Cette visite a eu lieu le jour même où les chefs des diplomaties américaine, Marco Rubio, et russe, Sergueï Lavrov, entamaient à Ryad le premier face-à-face russo-américain de ce niveau depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine le 24 février 2022.
M. Zelensky avait regretté lundi de ne pas avoir été informé en amont de ces pourparlers.
La Turquie, qui est parvenue à maintenir ses liens avec Moscou et Kiev, fournit des drones de combat et des navires de guerre aux Ukrainiens mais ne s’est pas jointe aux sanctions occidentales contre la Russie.