Le groupe chinois Cosco ne pourra plus acquérir qu’une part « inférieure à 25% » dans ce terminal au lieu des 35% visés, « ce qui permettra d’empêcher une prise de participation stratégique », a indiqué le ministère de l’Economie dans un communiqué.
Cette décision en forme de compromis, qui avait déjà filtrée de source gouvernmentale mardi, vise à apaiser les critiques contre le chancelier Scholz, en Allemagne et dans l’Union européenne, pour son soutien supposé à l’investissement chinois dans cette infrastructure économique stratégique.
Selon les médias allemands, le chancelier Olaf Scholz, lui-même ancien maire de Hambourg, a refusé de bloquer cette transaction qui a fait l’objet d’un accord préliminaire avec Cosco il y a un an.
Ce faisant, il s’est attiré la foudre de six ministères de son gouvernement, dont ceux de l’Économie, de l’Intérieur et de la Défense, qui étaient opposés au projet.
Toute tentative du géant chinois d’augmenter sa participation au-delà du seuil de 25% sera soumis à un examen gouvernemental, précise le ministère de l’Economie.
Par ailleurs, l’acquéreur n’est pas autorisé à exercer de contrôle sur l’activité du terminal portuaire, en négociant par exemple « des droits de veto sur des décisions stratégique ou de personnel », ajoute-t-il.
Au final, l’investissement de Cosco est réduit à « une participation purement financière », assure le communiqué.
Hambourg est le premier port commercial d’Allemagne et le troisième en Europe derrière Rotterdam (Pays-Bas) et Anvers (Belgique). Cosco est, lui, le premier armateur chinois.
Les partisans du projet ont fait valoir que des prises de participations chinoises existent déjà dans d’autres ports d’Europe, et que Hambourg pourrait souffrir d’un désavantage compétitif.
Les opposants estiment eux que les temps ont changé. L’UE accorde une plus grande importance à la protection des infrastructures critiques depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
L’Allemagne a été critiquée pour ne pas avoir tenu compte, ces dernières années, des avertissements concernant sa dépendance au gaz russe.
« C’est mieux de vendre 24,9% que plus de 30%, mais la décision est mauvaise », a réagi le président de la commission parlementaire aux affaires européennes Anton Hofreiter.
L’argument du chancelier et de son parti social-démocrate « selon lequel il s’agit d’un projet scientifique rappelle les déclarations autour de la Russie et (du gazoduc) Nord Stream », a déclaré l’écologiste dans une réaction au groupe de médias Funke, jugeant la position « dans le meilleure des cas naïve ».