En juin 2018, l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris), Atmo France qui fédère les associations de surveillance de la qualité de l’air, et l’agence sanitaire Anses avaient lancé pour un an une première campagne nationale pour réaliser un état des lieux de l’exposition chronique de la population aux pesticides dans l’air.
Le suivi lancé ce mardi, « à vocation pérenne » en fonction des financements futurs, concerne 75 substances, fongicides, herbicides et insecticides, considérés comme des « polluants d’intérêt national », ont annoncé l’Ineris et Atmo France dans un communiqué.
Dans chaque région, un site « proche d’un bassin de vie » a été identifié pour réaliser les mesures, permettant au total de représenter l’ensemble des profils agricoles de métropole et d’outre-mer: grandes cultures, viticulture, arboriculture et maraîchage.
Pour la plupart de ces molécules, comme le chlordécone, perturbateur endocrinien interdit mais « très résilient dans l’environnement », le folpel considéré comme cancérogène ou encore le lindane interdit depuis 1998 mais retrouvé dans toutes les régions, le protocole prévoit de réaliser sur l’année 26 mesures de 7 jours sur chaque site (sauf pour les sites de maraîchages qui en effectueront 18).
Pour d’autres produits plus difficiles à mesurer, comme le glyphosate, « pour des raisons financières et pratiques », un dispositif tournant chaque année d’une région à l’autre, prévoyant 40 mesures de 48h, sera mis en place.
« Les premières données seront accessibles à l’été 2022 », a précisé le communiqué.
Les associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA) sont chargées de mesurer la qualité de l’air et d’alerter en cas de pollution au dioxyde d’azote ou aux particules fines, mais les données relatives aux pesticides ont jusqu’à présent été collectées par le biais d’initiatives locales et ponctuelles.
Les expositions alimentaires aux pesticides sont de mieux en mieux connues mais pas la contamination de l’air ni les risques associés d’inhalation ou d’exposition cutanée.
En juillet 2020, à la suite de la première campagne, l’Anses avait publié une première « photographie » des mesures qui n’avait pas démontré de risques particuliers pour la santé à ce stade. L’agence avait toutefois estimé nécessaire de réaliser une « évaluation approfondie » pour 32 substances, dont le glyphosate et le lindane.