De leur côté, les fonds spéculatifs exigent de l’Argentine qu’elle rembourse 100% du capital plus les intérêts. Devant la justice américaine, ils ont rejeté la proposition de Buenos Aires de rouvrir son offre d’échange de dette.
L’annonce de Mme Kirchner intervient alors que la justice américaine a demandé vendredi à l’Argentine de présenter avant le 29 mars « une formule alternative » de remboursement de sa dette envers les fonds spéculatifs.
« Nous proposons à ces fonds ‘vautours’ de recevoir (les versements) de la même manière que nous remboursons aujourd’hui (…) Si la justice ou un pays décidait de porter préjudice à 93% des créanciers pour en favoriser 7%, j’aurais du mal à appeler ça la justice », a dit Mme Kirchner lors de son discours annuel de politique générale devant l’Assemblée législative.
Longtemps, l’Argentine n’a pas voulu payer un centime à ces fonds spéculatifs qui ont refusé la restructuration de sa dette. Des restructurations de la dette argentine ont été acceptées en 2005 et 2010 par 93% des créanciers du pays latino-américain.
Buenos Aires rembourse en moyenne dans le cadre de ces accords un quart du capital dû, plus les intérêts, sur des périodes allant de 28 à 33 ans, d’après le ministère argentin de l’Economie.
Les fonds NML Capital et Aurelius Capital espèrent que la justice américaine va maintenir la décision prise le 22 novembre par le juge de première instance, Thomas Griesa, qui exigeait que l’Argentine verse 100% des 1,33 milliard de dollars de capital et intérêts calculés à partir de 2001.
« Ce qu’ils veulent en fait, c’est que nous continuions à nous endetter, et ils ne pardonnent pas à l’Argentine que nous ayons réussi sans suivre leurs politiques », a ajouté la présidente, réélue en 2011, sous les ovations de son camp.
L’Argentine s’était déclarée en décembre 2001 en défaut de paiement, le plus important de l’histoire, pour un montant de 100 milliards de dollars (75 milliards d’euros). Buenos Aires avait ensuite lancé des offres d’échange, soldant 93% de sa dette. La plupart des 7% restants sont entre les mains de fonds spéculatifs, qui ont récemment fait immobiliser au Ghana un navire de la marine argentine.