Le procès de Rui Pinto, 36 ans, doit s’ouvrir à 14H00 (locales et GMT). Le Portugais devra répondre de 242 faits présumés d’accès illégal aux boîtes mail de plusieurs clubs de son pays, dont le Benfica Lisbonne, de la ligue nationale de football, de sociétés d’avocats et même de magistrats ou de l’autorité fiscale.
En septembre 2023, il a été condamné par la justice portugaise à quatre ans de prison avec sursis pour une autre série de crimes informatiques, ainsi que pour tentative d’extorsion contre un fonds d’investissement sportif, une décision confirmée en appel la semaine dernière.
Deux mois plus tard, Rui Pinto avait accepté d’être condamné par la justice française à six mois de prison avec sursis pour le piratage de dirigeants du Paris Saint-Germain.
Contrairement aux deux affaires précédentes, dans lesquelles le Portugais avait reconnu être la source des révélations en cause, il dément cette fois avoir diffusé une série de courriels compromettants pour le Benfica, entretemps mis en cause par la justice dans divers dossiers portant notamment sur des soupçons de corruption.
Rui Pinto est à la fois prévenu et témoin protégé de la justice portugaise, et coopère également avec les enquêteurs d’autres pays européens, dont la France.
Lors de son premier procès, il a reconnu avoir commis des intrusions informatiques illégales pour obtenir des millions de documents qu’il a commencé à publier directement sur internet fin 2015.
Transmise à un consortium de médias d’investigation européens, cette manne d’information a mis en lumière des pratiques douteuses impliquant joueurs vedettes, clubs et agents, qui ont ensuite fait l’objet de redressements fiscaux et d’enquêtes judiciaires dans plusieurs pays.
Des salaires de Lionel Messi ou Neymar à une accusation de viol contre Cristiano Ronaldo, classée sans suite, en passant par les stratégies de contournement du fair-play financier de Manchester City ou par le fichage ethnique au PSG, la planète foot a été profondément secouée par cette gigantesque fuite d’informations.
Arrêté en janvier 2019 en Hongrie, où il vivait, puis extradé dans son pays, Rui Pinto a passé plus d’un an en détention provisoire avant d’accepter de coopérer avec les autorités dans d’autres affaires, en leur permettant d’accéder aux données cryptées qu’il avait en sa possession.
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