M. Lavrov doit rencontrer le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu.
A la demande des Nations unies, la Turquie a proposé son aide pour escorter les convois maritimes depuis les ports ukrainiens, malgré la présence de mines dont certaines ont été détectées à proximité des côtes turques, dans le contexte de l’invasion russe de l’Ukraine.
Au coeur des négociations, la possibilité pour l’Ukraine, acteur majeur du marché mondial des céréales, d’exporter ses récoltes actuellement bloquées dans ses ports.
Selon le ministre turc de l’Agriculture Vahit Kirisci, « nous avons un accord avec l’Ukraine qui nous livrera (à un prix) 25% moins cher que celui du FOB », le cours du marché qui intègre le prix à destination. Un geste, selon lui, pour remercier la Turquie.
« La Russie et l’Ukraine nous font toutes deux confiance », a-t-il déclaré, cité mardi par plusieurs quotidiens turcs. « Les discussions continuent ».
Selon le ministre turc, « l’Ukraine protège actuellement ses ports de commerce avec des mines » et redoute d’être « attaquée par la Russie » si elles sont retirées.
La presse ukrainienne assure de son côté que les discussions prévues mercredi à Ankara associeront, outre la Turquie et la Russie, « les Nations unies et l’Ukraine ». Mais l’ambassade d’Ukraine à Ankara a démenti tout contact entre l’ambassadeur Vasyl Bodnar et M. Lavrov.
Vasyl Bodnar avait accusé vendredi la Russie de « voler sans vergogne » et d’exporter des céréales ukrainiennes depuis la Crimée (sud), annexée par Moscou en 2014, notamment vers la Turquie.
La Turquie est considérée comme une alliée de l’Ukraine, à qui elle fournit des drones de combat, mais veille à garder une position neutre envers la Russie, dont elle dépend pour ses approvisionnements en énergie et en céréales.
Juste avant la guerre, l’Ukraine était en passe de devenir le troisième exportateur mondial de blé et fournissait la moitié du commerce mondial de graines et d’huile de tournesol. Kiev exportait chaque mois 12% du blé mondial, 15% du maïs et 50% de l’huile de tournesol.
Le conflit en cours depuis le 24 février, qui bloque l’essentiel de ses exportations via la mer Noire, fait flamber les prix et peser un grave risque de famine dans les pays qui en dépendent, en particulier en Afrique et au Moyen-Orient.