Le cyclone Belal « devrait directement traverser » La Réunion, avertit Météo-France

Saint-Denis de la Réunion, 15 jan 2024 (AFP) – Le cyclone Belal « devrait directement impacter et traverser » l’île française de La Réunion dans l’océan Indien lundi avec des « vents extrêmes », selon les prévisions de Météo-France, sans toutefois « atteindre le stade de cyclone tropical intense ».

Le cyclone tropical s’est intensifié dans la nuit de dimanche à lundi et s’approche par le nord-ouest de l’île, où les conditions ont commencé à se dégrader.

« Selon les dernières prévisions, l’oeil du cyclone devrait directement impacter et traverser l’île ce lundi avec des vents extrêmes », indique Météo-France dans son bulletin de lundi vers 00h30 GMT.

« Belal ne devrait toutefois pas atteindre le stade de cyclone tropical intense », précise l’organisme, comparant son impact à celui du cyclone Firinga de 1989.

Selon Météo-France, les vents pourraient dépasser les 200 km/h sur le littoral et plus de 250 km/h dans les hauteurs de l’île, et des vagues de huit mètres en moyenne sont attendues, avec des vagues maximales de 12 à 15 mètres.

Le préfet de ce département-région de quelque 870.000 habitants a déclenché l’alerte rouge cyclonique à compter de 20H00 heure locale (17H00 à Paris). Maintenant, « on va devoir commencer à endurer », a déclaré Jérôme Filippini lors d’une visioconférence de presse.

L’île passera même lundi à 06H00 (03H00 à Paris) en alerte violette, synonyme de « danger imminent », a annoncé la préfecture en fin de soirée. A partir de ce moment, le confinement strict de la population sera étendu aux services de secours et de sécurité, qui ne pourront plus circuler et ce jusqu’à nouvel ordre.

En outre, l’ensemble du littoral a été placé en vigilance rouge pour les vagues et le risque de submersion.

« Soyez prudents, restez chez vous. L’État est mobilisé à vos côtés », a écrit le président Emmanuel Macron dans un message posté sur X.

Le Premier ministre Gabriel Attal s’est rendu en début de soirée avec Gérald Darmanin au centre de crise du ministère de l’Intérieur pour faire un point sur les opérations, selon Matignon.

« Mes pensées vont aux habitants de La Réunion confrontés à un terrible cyclone. Merci à tous nos agents publics sur le pont pour protéger nos concitoyens », a réagi sur X le chef du gouvernement.

L’île n’a plus été frappée par un cyclone intense depuis dix ans et le passage de Bejisa dans les premiers jours de 2014.

– Des « récalcitrants » près du rivage –

« L’oeil du cyclone peut passer sur La Réunion et une accalmie peut être ressentie: ça ne doit pas être compris comme la fin du cyclone bien au contraire, car les vents vont reprendre dans des directions complètement différentes », a prévenu Céline Jauffret, de Météo-France.

« Il reste une vigilance particulière sur l’impact des crues », avec des « seuils qui ont des références à 30 ans ou à 100 ans », a insisté le préfet. Des municipalités sont allé démarcher les habitants pour « convaincre les personnes de quitter leur domicile, on n’y est pas arrivé à chaque fois, on va continuer de le faire ».

L’aéroport international Roland-Garros, sur la commune de Sainte-Marie (nord), a fermé dimanche à 16H00 locales (13H00 à Paris) et tous les réseaux de transports en commun se sont arrêtés à 18H00 (15H00 à Paris).

Six centres de vie ont été mis en place pour des patients nécessitant des équipements pour leurs soins, en plus des 142 centres d’hébergement déployés sur le territoire afin d’accueillir des personnes précaires ou habitant en bord de ravines ou cours d’eau, selon les autorités.

Quelque 2.000 pompiers sont mobilisés sur place, a déclaré la porte-parole du gouvernement Prisca Thévenot sur BFMTV.

Le spectacle de la houle déferlant sur les côtes a attiré de nombreux badauds une partie de la journée.

« Le préfet nous a demandé de nous préparer à vivre quelques jours en autarcie, alors on vient voir un peu la mer avant de s’enfermer », a indiqué à l’AFP Marie-Ève, qui n’a donné que son prénom.

Le préfet a indiqué que les forces de l’ordre avaient « dû faire s’éloigner du rivage un certain nombre de récalcitrants qui prenaient des risques encore tard dans la journée ». Une « exception par rapport au comportement de la population », a-t-il cependant relevé.

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