« L’objectif militaire de la coalition, notre objectif militaire c’est d’éradiquer Daech (acronyme arabe de l’EI, ndlr) au Levant », a-t-il martelé devant l’équipage du porte-avions, stationné en Méditerranée orientale d’où il mène depuis le 30 septembre des opérations aériennes contre l’EI en Irak et Syrie.
« On va passer à une phase majeure des opérations (…) qui nécessite la détermination de la France », a-t-il ajouté. « Vous vous préparez aujourd’hui à appuyer la bataille de Mossoul dont la reprise sera une défaite majeure, à la fois militaire et symbolique, pour Daech », a souligné le ministre.
Après avoir reconquis de vastes pans de territoire depuis deux ans, les forces irakiennes se préparent à reprendre à l’EI Mossoul, la deuxième ville d’Irak, avec l’appui de la coalition internationale.
Selon plusieurs responsables occidentaux, cette offensive-clé pourrait être lancée en octobre dans l’espoir de reconquérir la ville d’ici à la fin de l’année.
« La chute de Mossoul ne signifiera pas la fin de notre engagement! Nous devrons ensuite établir le rapport de forces indispensable à la reprise de Raqa (en Syrie, ndr), ville stratégique pour Daech dans son combat contre nous », a martelé M. Le Drian.
Les États-Unis ont pour priorité absolue de reprendre Mossoul et de mettre fin au « califat » de l’EI en Irak afin la fin du mandat du président Barack Obama en janvier.
Mais pour Paris, Raqa, fief du groupe jihadiste en Syrie, constitue aussi un objectif majeur, en raison de la présence de nombreux djihadistes français dans cette ville d’où ont été planifiés plusieurs attentats en Europe, notamment en France.
« La bataille contre Daech devra aller jusqu’à son terme. Raqa c’est important parce qu’il y a une concentration, un creuset qui a été terrible pour la France », a insisté M. Le Drian.
Dans la perspective de la bataille de Mossoul, Barack Obama a donné son feu vert fin septembre à l’envoi de quelque 600 soldats supplémentaires en Irak, en renfort des 4.600 militaires déjà présents dans le pays.
La France est un des principaux contributeurs de la coalition -avec 5% des frappes- loin derrière les Etats-Unis. Ses forces mènent des raids et des missions de renseignement contre l’EI en Irak depuis septembre 2014 et en Syrie depuis l’automne 2015, à partir de bases en Jordanie et aux Emirats arabes unis.
Le déplacement jeudi du ministre de la Défense intervient alors que le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault doit se rendre jeudi à Moscou pour pousser un projet de résolution sur un cessez-le-feu à Alep (Syrie). Le contexte diplomatique international s’est tendu en raison de l’offensive majeure lancée par Damas et son allié russe sur la deuxième ville de Syrie.