« Cela répondait à un besoin des familles des victimes et des rescapés. Aujourd’hui c’est une journée de mémoire et commémoration, nous attendions d’être ensembles réunis comme nous l’avons été il y a un an et comme le sommes depuis un an », a-t-elle déclaré à quelques journalistes français.
Le Giglio a célébré le souvenir de la tragédie qui avait fait 32 morts parmi les 4.229 passagers et membres d’équipage du Concordia (groupe Carnival), par le repositionnement du rocher que le paquebot avait arraché, le lancer de gerbes de fleurs, une messe, la remise de distinctions aux sauveteurs et la pose de plaques en mémoire des victimes et de la solidarité des habitants, avant une minute de silence.
Pour Anne Decré, « les habitants ont organisé une journée qui est digne d’eux, de ce qu’ils ont été capables de faire pour nous il y a un an ». Elle a rappelé avec émotion que la population avait aidé les naufragés, les avait accueillis. « Nous leur en sommes encore très reconnaissants », a-t-elle dit.
Au Giglio, Mme Decré a retrouvé le prêtre de l’église, Don Lorenzo Pasquotti, qu’elle s’est dite « contente de revoir ».
Selon elle, les rescapés qui ont fait le voyage depuis la France avaient « besoin » de revenir sur l’île. « J’espère que cela va nous aider » dans le processus de cicatrisation du traumatisme, a-t-elle dit.
Deux psychologues accompagnent le groupe. L’une d’elles a critiqué le manque de respect de certaines télévisions qui se sont jetés sur les rescapés à leur descente du ferry, en soulignant que beaucoup « vivent mal cette intrusion ».
« Beaucoup ne sont pas là car ils étaient psychologiquement incapables de venir. Tant que ce cercueil flottant est là, c’est pénible de revenir sur cette île qui est, je le découvre, aujourd’hui magnifique », a noté Mme Decré.
L’important pour elle c’est que des rescapés aient pu revenir « pour panser leurs blessures ». « Chacun a un travail à faire, a de bonnes raisons personnelles d’être venu », a-t-elle noté.
A l’adresse de certaines voix critiques en France sur l’action du Collectif, Mme Decré a lancé: « les gens disent que ce n’était rien d’avoir à sauter à l’eau, si près de la côte, mais je ne vous souhaite pas de sauter dans une eau à 8 degrés ».
« Il y en a qui ont perdu la vie en sautant dans l’eau. Dans le noir on ne voyait pas vraiment, on voyait un rocher, mais les distances ne sont pas estimables de nuit, on ne sait pas où on tombe », a-t-elle ajouté.