Telle est la conclusion du premier rapport de l’Institut des Nations unies pour la formation et la recherche (Unitar) consacré à l’analyse géospatiale de la piraterie maritime depuis 1995. Des données de location précises ne sont disponibles toutefois que depuis 2006.
« Après avoir augmenté rapidement dans le Golfe d’Aden en 2006-2011, la piraterie somalienne s’est ensuite propagée jusqu’aux Seychelles et le canal du Mozambique. Actuellement, la piraterie somalienne est en recul. La piraterie est en repli aussi dans la Baie du Bengale et le long des côtes d’Amérique latine, mais pas dans le Golfe de Guinée, dans le bassin des Caraïbes et dans le Sud-Est asiatique », écrivent les experts.
La piraterie maritime existe de tout temps mais elle s’est accrue à la fin des années 1990, pour atteindre un pic en 2011, avec plus de 500 attaques — en majorité dans l’Océan indien occidental (côtes somaliennes notamment), avant de reculer depuis le début 2013, selon le rapport.
264 attaques ont été comptabilisées dans le monde en 2013, contre 353 en 2012 et 569 en 2011.
Dans l’Océan indien occidental (y compris le Golfe d’Aden), les chercheurs, qui ont établi leur rapport en se basant sur les données d’une multitude d’organisations, ont enregistré une « réduction significative du nombre d’attaques de pirates en 2013 (28 incidents en 2013, dont seulement 8 depuis le 15 août) » et notent que pas un seul navire n’a été détourné au cours de l’année.
Dans cette région, le rayon d’attaque s’est par ailleurs considérablement réduit, la distance médiane entre le lieu de l’attaque et la côte la plus proche étant passée de 400 km en 2010 à moins de 50 km en 2013.
En outre, toujours dans la même région, les incidents impliquant l’utilisation de lance-grenades par les pirates a reculé de 43 en 2011 à 3 en 2013. Quant aux rançons, elles ont reculé de 150 millions de dollars en 2011 à 60 millions de dollars en 2012.
En procédant à l’arrestation de nombreux pirates ces dernières années près des côtes somaliennes, la Force maritime européenne Atalante et les Marines alliées (Otan, Chine, Japon) – qui ont également déployé des moyens considérables dans cette zone, route maritime cruciale pour le commerce mondial – ont eu un effet largement dissuasif.
Dans le Golfe de Guinée en revanche, le nombre d’attaques (environ la cinquantaine) n’a pas reculé ces dernières années et deviennent de plus en plus violentes, selon le rapport de l’ONU, qui précise que les attaques en haute mer ont augmenté, tandis que celles dans les ports ont diminué. Les experts ne donnent toutefois pas de chiffres précis mais sont d’autant plus inquiets qu’ils estiment qu’il n’existe quasiment pas de coordination régionale pour lutter contre la piraterie dans cette partie du monde.