« Il y a deux types d’activité en Nouvelle-Calédonie: l’extraction minière et le traitement métallurgique qui transforme ce nickel », résume le cabinet du ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, qui se déplace en Nouvelle-Calédonie du 25 au 27 novembre.
« L’essentiel des difficultés se concentre sur la partie de traitement local, donc sur les usines, puisque l’activité minière est rentable et que les activités métallurgiques sont très fortement déficitaire. Cela fait qu’au global, les trois entreprises qui ont des activités métallurgiques sur le territoire sont en déficit », ajoute-t-il.
Le ministère a ciblé trois types de difficultés.
Tout d’abord, « on a du mal à opérer à leur plein potentiel ces usines d’une part parce que l’approvisionnement minéral est compliqué par des difficultés de permis, d’autre part parce que les usines ont des difficultés techniques qui les empêchent d’atteindre leur pleine capacité », indique cette source.
Deuxième origine des difficultés, « c’est un système énergétique extrêmement coûteux. Les usines payent une électricité entre 150 et 200 euros du MWh, alors que les autres usines dans la région sont à des niveaux inférieurs à cela », poursuit le ministère.
Enfin, « la très forte croissance des capacités de production de nickel dans les pays de la région, notamment en Indonésie, augmente la concurrence sur le marché et pèse sur les prix du nickel ».
L’industriel historique, la Société-Le Nickel (SLN) est fortement endettée (493 millions d’euros de dette financière nette fin 2022) et son actionnaire majoritaire Eramet a confirmé fin octobre qu’il n’injecterait pas plus d’argent dans sa filiale. Or la SLN a effectué en août le dernier tirage d’un important prêt de 60 millions d’euros consenti par l’Etat.
Prony Resources, dans le sud du territoire, est elle placée sous mandat ad hoc avec un endettement qui atteignait fin 2022 149 millions d’euros.
Enfin, l’usine de production de ferronickel Koniambo Nickel SAS, projet phare du rééquilibrage entre les provinces nord et sud, affiche une dette record de 13,7 milliards d’euros. La province nord en est actionnaire à 51%.
Or le groupe anglo-suisse Glencore qui détient les 49% restants, a fait savoir en septembre par communiqué qu’il se retirerait du projet si « aucune nouvelle solution de financement n’est trouvée d’ici-là ».
Le scénario de la fermeture de ces usines est sérieusement envisagé par l’Inspection générale des finances, dans un rapport sur le secteur rendu début juillet.
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