Onze jours après que le bateau affrété par SOS Méditerranée a accosté à Toulon, avec 230 migrants à bord dans un premier temps enfermés dans une « zone d’attente » internationale, le gouvernement reste sous le feu des critiques à la fois de l’opposition et des défenseurs des exilés, pour sa gestion de cet accueil débridé pour les uns, trop sécuritaire pour les autres.
« On en tirera des conclusions, évidemment, de ce que nous avons vécu pour l’Ocean Viking », a répondu Gérald Darmanin lors de la séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, interpellé par le député LR Fabien di Filippo qui a parlé de « fiasco inévitable ».
Le droit « n’est pas forcément adapté à cette situation », a poursuivi le ministre de l’Intérieur. « Nous devons changer le droit et c’est justement ce que nous allons faire dans la loi immigration » proposée par le gouvernement, qui mène actuellement des concertations tous azimuts sur ce projet de texte qui doit faire l’objet d’un débat parlementaire les 6 et 13 décembre avant une présentation officielle début janvier 2023, a-t-il ajouté.
Le ministre de l’Intérieur a également évoqué la mise en place « dès le mois de juin » 2023 d’un « système d’entrée et sortie Schengen, qui n’a jamais existé auparavant », sans davantage de détail.
Interrogé par l’AFP, le ministère de l’Intérieur n’a pas précisé dans l’immédiat les contours de ce mécanisme.
L’entourage du ministre a en revanche indiqué que quatre personnes se trouvaient toujours mardi matin dans la zone d’attente fermée créée sur la presqu’île de Giens, dans le sud-est et dans laquelle le gouvernement voulait maintenir environ 190 migrants, soit tous les rescapés de l’Ocean Viking à l’exception des mineurs isolés.
Ces quatre rescapés « auront vocation à être reconduits dans leur pays d’origine », a-t-on appris de même source, alors que Gérald Darmanin avait évoqué l’expulsion à venir d’une quarantaine de ces migrants, la semaine dernière, avant une salve de libérations massives par décisions de justice.
Le gouvernement « respecte l’État de droit et le droit tout court », a expliqué mardi Gérald Darmanin pour justifier la sortie de la zone d’attente de la quasi-totalité de ces personnes.