Le groupe norvégien The Independent Barents Observer AS reconnu indésirable en Russie

Moscou, 7 fév 2025 (AFP) – Le groupe norvégien The Independent Barents Observer AS, propriétaire du journal en ligne The Barents Observer spécialisé notamment dans la couverture des actualités de l’Arctique, a été reconnu « indésirable » en Russie, a annoncé vendredi le Parquet général russe.

Lancé en 2002 et basé à Kirkenes, une petite ville arctique norvégienne située à quelques kilomètres des frontières russe et finlandaise, le Barents Observer a réagi en promettant de poursuivre ses activités dans la région.

L’accès au journal en ligne, qui publie des informations en russe et en anglais, est bloqué en Russie depuis 2019, sur décision de l’Agence russe de surveillance des télécommunications (Roskomnadzor).

La publication contourne cependant cette interdiction grâce à des sites-miroirs, les accès via VPN (réseau privé virtuel), des formats podcast et sa présence sur Youtube qui, dit-elle, lui assurent des dizaines de milliers de vues en Russie.

« On a une grosse audience, surtout parmi les jeunes en Russie, qui se connectent et tirent leurs informations sur le déroulement de la guerre, la répression en Russie, sur untel qui est jeté en prison », expliquait son rédacteur en chef, Thomas Nilsen, en 2023 à l’AFP.

Après le début de l’offensive russe en Ukraine en février 2022, ce média privé a invité quatre journalistes russes en exil, opposés au conflit ukrainien, à travailler dans sa rédaction.

« Une grande partie des publications diffusées (par le Barents Observer) sont ouvertement anti-russes », a affirmé vendredi le Parquet général russe dans un communiqué.

« Il faut noter qu’elles sont préparées par des citoyens russes, qui ont quitté le pays et qui figurent sur la liste des agents de l’étranger ou des terroristes et extrémistes » en Russie, souligne-t-il.

Selon le Parquet, les articles du Barents Observer « visent à encourager des protestations chez la population des régions du nord russe, le renforcement des sanctions anti-russes et (parlent de) la nécessité de renforcer la présence militaire de l’Otan près de nos frontières ».

Le média est également accusé par le Parquet de diffuser des informations discréditant les forces armées russes, un délit passible de lourdes peines de prison dans le pays.

« Le Barents Observer continuera à informer, en russe et en anglais, sur les évolutions importantes dans le nord de la Russie », a commenté M. Nilsen vendredi sur le site du journal.

« Cela montre que les autorités répressives du Kremlin savent que nous faisons du bon travail. Le journalisme n’est pas un crime, le véritable crime est de museler les médias indépendants et de restreindre la liberté d’expression », a-t-il ajouté.

La Russie a dressé pour la première fois une liste d’organisations « indésirables » en 2015. La liste compte désormais 204 noms.

Parmi les derniers en date figurent la Fondation Carnegie pour la paix internationale (Carnegie Endowment for International Peace), un think-tank américain, le journal indépendant Moscow Times, ou encore l’entreprise privée américaine de cybersécurité Recorded Future (RF).

Le statut d' »indésirable » oblige les organisations concernées à fermer leurs portes en Russie. Et les Russes qui travaillent pour elles, les financent ou collaborent avec elles peuvent également être passibles de poursuites.

Les dirigeants d’une organisation « indésirable » risquent jusqu’à six ans de prison. Toute forme de participation à l’organisation peut être punie d’une peine pouvant aller jusqu’à quatre ans de prison.

Voir les autres articles de la catégorie

ACTUALITÉS

Le Bénin et la mer

Découvrez GRATUITEMENT le numéro spécial consacré par Marine & Océans au Bénin et la mer

N° 282 en lecture gratuite

Marine & Océans vous offre exceptionnellement le numéro 282 consacré à la mission Jeanne d’Arc 2024 :
  • Une immersion dans la phase opérationnelle de la formation des officiers-élèves de l’École navale,
  • La découverte des principales escales du PHA Tonnerre et de la frégate Guépratte aux Amériques… et de leurs enjeux.
Accédez gratuitement à la version augmentée du numéro 282 réalisé en partenariat avec le Centre d’études stratégiques de la Marine et lÉcole navale

OCÉAN D'HISTOIRES

« Océan d’histoires », la nouvelle web série coanimée avec Bertrand de Lesquen, directeur du magazine Marine & Océans, à voir sur parismatch.com et sur le site de Marine & Océans en partenariat avec GTT, donne la parole à des témoins, experts ou personnalités qui confient leurs regards, leurs observations, leurs anecdotes sur ce « monde du silence » qui n’en est pas un.