Le japonais Mitsui OSK se dote de cargos brise-glace pour emprunter la route de l’Arctique

L’entreprise a annoncé mercredi dans un communiqué avoir commandé ces bateaux, avec son partenaire China Shipping, au constructeur naval sud-coréen Daewoo Shipbuilding & Marine Engineering (DSME).

Le contrat, d’un montant d’environ 100 milliards de yens (720 millions d’euros), s’inscrit dans le cadre du gigantesque projet gazier de Yamal LNG, co-entreprise du groupe local Novatek, le numéro deux russe du gaz après le géant public Gazprom, et du français Total.

L’objectif est de transporter, à compter de 2018, le gaz naturel liquéfié (GNL) produit sur la péninsule de Yamal en Russie – une vaste étendue située au-delà du cercle polaire, considérée comme l’une des plus riches en hydrocarbures de la planète – vers l’Europe. Durant l’été, les brise-glace pourront également approvisionner l’Asie.

Longs de 299 mètres et larges de 50 m, ces cargos, capables d’évoluer à des températures atteignant -50 degrés, pourront “naviguer dans des mers glacées, par une épaisseur maximale de banquise de 2,1 m”, précise Mitsui OK Lines, évoquant “un projet sans précédent sur la route de l’Arctique”.

Représentant un investissement de 27 milliards d’euros, le projet Yamal LNG porte à la fois sur la mise en exploitation du gisement et la construction de l’usine de liquéfaction qui permettra d’exporter le gaz naturel extrait.

D’après le quotidien Nikkei, les trois bateaux sont destinés à acheminer 3 millions de tonnes de gaz naturel sur les 16,5 millions de tonnes amenés à être fournis annuellement par le site.

Ils font partie d’une commande plus large de 16 cargos, qui avait été remportée à l’été 2013 par Daewoo Shipbuilding, l’un des premiers constructeurs navals du monde. Les autres armateurs – le groupe public russe de transport maritime Sovcomflot et le canadien Teekay, selon le Nikkei – signeront leur contrat prochainement en Russie, précise Mitsui OSK.

La route de l’Arctique a commencé à susciter l’intérêt des transporteurs du fait des passages rendus possibles par la fonte de la banquise par endroits, sous l’effet du réchauffement climatique.

Via cette nouvelle route, les cargos partant de Russie pourraient atteindre l’Europe en 11 jours et les terminaux asiatiques en 18 jours, assure le quotidien économique nippon.

Un tel itinéraire permettrait également de réduire d’un quart le temps de trajet entre l’Europe et le Japon en le ramenant à 30 jours, soit 10 jours de moins que via le Canal de Suez au sud. De fait, les Japonais espèrent pouvoir l’utiliser pour accélérer la livraison de marchandises au Vieux Continent, qui plus est à des coûts moindres.

Cette information donnée dans un premier temps par le Nikkei, avant d’être confirmée par le groupe après la fermeture de la Bourse de Tokyo, n’a toutefois pas eu d’effet positif sur l’action Mitsui OSK. Le titre a ainsi perdu 1,30% à 378 yens, sur un marché quasiment à l’équilibre.

anb/spi

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