« Planifié depuis plusieurs mois, le déploiement du groupe aéronoval (GAN) dans le nord de l’océan indien vise à assurer une mission de présence opérationnelle et de pré-positionnement dans cette zone stratégique pour la France », indique l’état-major dans un communiqué.
En chemin, le porte-avions fera escale chez plusieurs « pays partenaires », a-t-on précisé dans l’entourage du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. « Aucun engagement dans l’opération française Chammal (en Irak) n’est pour l’instant décidé », a-t-on ajouté de même source.
Une participation à la campagne de bombardements aériens menée par une coalition internationale d’une trentaine de pays -conduite par les Etats-Unis- contre le groupe Etat islamique (EI) n’est toutefois pas exclue.
« Outil militaire stratégique, le GAN est à tout moment en mesure d’adapter et modifier son programme en fonction des évolutions de la crise au Levant et des besoins de la coalition pour répondre rapidement aux décisions des autorités politiques », a souligné l’état-major.
Le Charles de Gaulle emporte 12 avions de combat Rafale, 9 Super-Etendards modernisés, un avion de guet Hawkeye et quatre hélicoptères. Il est accompagné de la frégate de défense antiaérienne Chevalier Paul, d’un sous-marin nucléaire d’attaque et d’un pétrolier ravitailleur, selon la même source.
Le président François Hollande doit donner plus de détails sur ces missions lors de ses voeux aux armées mercredi sur le porte-avions, au large de Toulon.
La France, qui participe à la campagne internationale contre l’EI uniquement sur le théâtre irakien, dispose dans la région de neuf Rafale, basés aux Emirats arabes unis, et de six chasseurs-bombardiers Mirage, basés en Jordanie.
S’y ajoutent un avion de ravitaillement C135, un avion de patrouille maritime Atlantique 2 et une frégate anti-aérienne (le Jean Bart), intégrée au groupe aéronaval américain constitué autour du porte-avions USS Carl Vinson.
Le Charles De Gaulle participera notamment à l’exercice aéromaritime franco-indien Varuna, au large de l’Inde, gros client potentiel de la France pour l’achat de 126 Rafale, les négociations traînant toutefois en longueur.
Pour cette mission, baptisée Arromanches -du nom d’une commune de Normandie où fut construit un port artificiel durant le débarquement des Alliés en juin 1944 – quelque 2.600 marins sont embarqués, dont 2.000 pour le seul porte-avions.