Le président du Sénégal veut durcir la loi contre les bateaux pirates

« Nous avons envisagé la révision du cadre juridique » actuellement en vigueur au Sénégal concernant la pêche, a déclaré le président Sall dans cette localité sur la côte, à environ 60 km au nord-est de Dakar, devant des milliers d’acteurs du secteur: pêcheurs artisanaux et industriels, mareyeurs notamment.

Kayar est le troisième port de pêche du Sénégal, après Mbour et Joal (sud-est de Dakar), autres villes côtières.

« J’ai demandé au ministre de la Pêche (Haïdar El-Ali) de me présenter (…) avant avril une nouvelle législation beaucoup plus stricte à l’encontre des bateaux pirates. Cela entre dans le cadre du renforcement du dispositif de lutte contre la pêche illégale », a ajouté le président Macky Sall.

« La pêche traverse une crise sans précédent », en raison d’une « surexploitation de la plupart des stocks halieutiques et la présence récurrente dans nos eaux de navires pirates s’adonnant à la pêche illicite, non déclarée, non réglementée », a-t-il dit, ajoutant: « Des moyens importants sont en train d’être mobilisés pour renforcer l’équipement de la Marine nationale afin d’accroître la surveillance sur l’ensemble du littoral ».

Il n’a cependant pas précisément évoqué le cas d’un navire russe de pêche industrielle, l’Oleg Naïdenov, arraisonné le 4 janvier par les forces sénégalaises.

Ce bateau est accusé par Dakar de pêche illégale et est placé sous séquestre avec son équipage dans une zone militaire au port de Dakar.

Le 5 janvier, le ministre Haïdar El-Ali avait déclaré vouloir saisir le navire russe arraisonné ainsi que sa cargaison, et réclamer une amende de 400 millions de FCFA (près de 610.000 euros) pour récidive.

Depuis lors, des discussions se déroulent entre la partie russe, qui dénonce la mise sous séquestre de son bateau et réfute les accusations sénégalaise, et la partie sénégalaise, qui estime être dans son droit et campe sur ses positions, selon des médias russes et sénégalais.

D’après les textes actuels au Sénégal, « la sanction maximum » pour pêche illégale dans les eaux sénégalaises, « c’est la saisie de l’engin de pêche, la saisie de la cargaison et une amende maximum de 200 millions de FCFA (près de 305.000 euros) », montant qui peut être doublé « en cas de récidive », avait alors expliqué le ministre.

Selon lui, une étude de l’agence américaine pour le développement international (USAID) « a établi que le Sénégal perd tous les ans 150 milliards de FCFA (près de 228,7 millions d’euros) du fait de ces bateaux » pirates, qui « pillent » les ressources du pays.

L’arraisonnement du navire russe avait été salué par le monde de la pêche au Sénégal. Certains des pêcheurs présents jeudi à la rencontre avec le président Sall à Kayar ont réitéré leur satisfaction.

« C’est bien pour le peuple, c’est bien pour les pêcheurs. (…) Il faut qu’il y ait une vérification, un contrôle, (il faut) mettre les moyens… une surveillance totale. Si on fait ça, ça nous arrange, nous, les pêcheurs », a déclaré à l’AFP l’un d’eux, Alioune Ndoye.

Voir les autres articles de la catégorie

ACTUALITÉS

Le Bénin et la mer

Découvrez GRATUITEMENT le numéro spécial consacré par Marine & Océans au Bénin et la mer

N° 282 en lecture gratuite

Marine & Océans vous offre exceptionnellement le numéro 282 consacré à la mission Jeanne d’Arc 2024 :
  • Une immersion dans la phase opérationnelle de la formation des officiers-élèves de l’École navale,
  • La découverte des principales escales du PHA Tonnerre et de la frégate Guépratte aux Amériques… et de leurs enjeux.
Accédez gratuitement à la version augmentée du numéro 282 réalisé en partenariat avec le Centre d’études stratégiques de la Marine et lÉcole navale

OCÉAN D'HISTOIRES

« Océan d’histoires », la nouvelle web série coanimée avec Bertrand de Lesquen, directeur du magazine Marine & Océans, à voir sur parismatch.com et sur le site de Marine & Océans en partenariat avec GTT, donne la parole à des témoins, experts ou personnalités qui confient leurs regards, leurs observations, leurs anecdotes sur ce « monde du silence » qui n’en est pas un.