Les chercheurs du MSC et d’instituts universitaires indépendants ont analysé la vulnérabilité, d’ici à 2050, de plus de 500 pêcheries dans le monde, du krill au homard, en passant par le thon, dans un scénario pessimiste d’émissions de gaz à effet de serre, dans une étude publiée mardi dans la revue Cell Reports Sustainability.
Alors que le réchauffement climatique pousse les poissons à migrer vers des eaux plus froides, l’étude a évalué l’ampleur probable des déplacements de stocks et la baisse prévisible de la biomasse exploitable mais aussi la capacité des systèmes de gouvernance des pêcheries à s’adapter au changement climatique.
Les pêcheries visant des espèces hautement migratrices, comme les thons, sont considérées comme les plus vulnérables, suivies par celles de petits pélagiques (maquereaux, harengs, merlans bleus), puis par celles de poissons blancs (cabillaud, églefin, lotte), selon l’étude.
Cette vulnérabilité peut en outre être accrue par les modes de gouvernance des pêcheries, chapeautées à l’échelle internationale par des organisations régionales de gestion des pêches (ORGP).
En effet, lorsqu’une espèce apparaît dans une nouvelle aire géographique, elle peut être soumise à une réglementation différente et cela peut conduire à des conflits sur les quotas de capture et à des risques de surpêche.
Face à ce risque, l’étude appelle à renforcer la coopération internationale et recommande la mise en place de règles d’allocation adaptatives des quotas, afin de prendre en compte les déplacements des populations de poissons.
« Le changement climatique pousse de nombreuses espèces à modifier leurs comportements et à se déplacer, ce qui rend rapidement obsolètes les accords de quotas de pêche existants », a souligné Lauren Koerner, auteure principale du rapport pour le MSC, citée dans un communiqué.
« Gouvernements et organisations de gestion des pêches doivent rapidement adapter leurs pratiques pour prévenir un déclin des stocks et préserver la santé des océans », a-t-elle ajouté.
« A quelques jours de la COP 30 (qui commence le 10 novembre à Belem au Brésil, ndlr), nous demandons une coopération internationale plus forte avec des plans de gestion qui prennent en compte ces changements climatiques », a ajouté Amélie Navarre, directrice France du MSC, auprès de l’AFP.




