L’UICN, première organisation environnementale mondiale, qui regroupe agences gouvernementales, experts et ONG, a diffusé sa liste rouge actualisée des espèces menacées à l’occasion du Congrès mondial des parcs réuni à Sydney jusqu’au 19 novembre.
Le thon rouge du Pacifique (thunnus orientalis) change de catégorie au sein de cette liste, passant de la catégorie « préoccupation mineure » à celle de « vulnérable ».
« Chaque actualisation de la liste rouge nous fait prendre conscience que notre planète perd constamment son incroyable biodiversité, ce qui est dû en bonne partie à nos actions destructrices pour satisfaire notre appétit croissant de ressources », a dit la directrice générale de l’UICN Julia Marton-Lefèvre.
« Mais nous disposons des preuves scientifiques que les zones protégées peuvent jouer un rôle essentiel pour inverser la tendance », a-t-elle toutefois souligné.
Dans sa nouvelle liste, l’UICN a évalué 76.199 espèces, dont 22.413 sont considérées comme menacées.
Le thon rouge du Pacifique est victime de marchés asiatiques friands de sushis et de sashimis. La plupart des poissons capturés sont des juvéniles qui ne se sont pas reproduits et la population a chuté de 19 à 33% au cours des 22 dernières années, selon les estimations.
Le poisson globe chinois (takifugu chinensis), l’un des vertébrés les plus toxiques au monde, très apprécié au Japon, est considéré désormais comme étant « en danger critique ». Selon l’UICN, leur nombre a chuté de 99% en 40 ans en raison de la surpêche.
L’anguille américaine (anguilla rostrata) subit elle l’impact du changement climatique, de parasites, de la pollution et de la surpêche consécutive au déclin de l’anguille japonaise.
Le cobra chinois (naja atra), dont le nombre a chuté de 30 à 50% au cours des 20 dernières années, fait lui aussi les frais des appétits de certains pour sa chair.
« Les marchés alimentaires en augmentation sont la cause de pressions insoutenables sur ces espèces », a commenté Jane Smart, chargée de la biodiversité à l’UICN. « Nous devons de toute urgence imposer de strictes limites aux prélèvements et prendre les mesures appropriées pour protéger leurs habitats ».
L’escargot malaisien Charopa lafargei, qui doit son nom au cimentier français Lafarge qui exploite une carrière de calcaire à proximité de son habitat, vient lui tout juste d’être évalué mais il est déjà classé « en danger critique », dernière étape avant l’extinction.
Le congrès décennal sur les parcs naturels de Sydney se tient un mois après une réunion en Corée du Sud des 194 pays membres de la convention sur la diversité biologique (CDB) de l’ONU, et un peu plus d’un an avant la conférence sur le changement climatique prévue à Paris en décembre 2015.