Entre 14.500 et 37.500 décès précoces peuvent être imputés annuellement dans la région aux émissions des navires, selon ces recherches menées par les universités de Tsinghua (Chine) et de Duke (Etats-Unis).
Depuis 2005, le trafic de navires y a plus que doublé, et c’est là que la pollution issue de cette activité connaît la croissance la plus marquée.
Ainsi les émissions générées localement par ce mode de transport représentent 16% du CO2 émis par le trafic maritime mondial en 2013, contre 4-7% pour la période 2002-2005.
Pour autant, l’impact de ces pollutions avait été jusqu’ici peu évalué.
L’équipe sino-américaine a donc étudié les émanations de plus de 18.000 bateaux observés dans la région en 2013: les gaz à effet de serre (CO2, méthane), qui réchauffent le climat, et les polluants de l’air (oxydes d’azote, dioxyde de soufre, particules fines), qui affectent la santé.
« Nous avons trouvé que les émissions des bateaux ont un impact substantiel sur la santé humaine », conclut-elle.
Selon ses résultats, les décès précoces concernent en premier lieu la Chine, mais aussi le Japon, Taïwan, Hong Kong, Macao, la Corée du sud et le Vietnam.
Porte-conteneurs et vraquiers, puis pétroliers et cargos rouliers sont les principaux pollueurs. En revanche, contrairement à l’Europe, la part des paquebots et navires de passagers est faible (2%).
Un précédent rapport avait déjà montré que 70% des émissions intervenaient près des côtes.
« Une grande portion des navires étant immatriculés ailleurs qu’en Asie orientale, il faudrait des efforts conjugués pour réduire les émissions et limiter les impacts climatiques et sanitaires dans la région », plaident les chercheurs.
Selon l’Organisation maritime internationale (OMI), le transport maritime a généré, entre 2007 et 2012, 2,8% des gaz à effet de serre d’origine humaine, source du dérèglement climatique global.
cho/na/pb
DUKE ENERGY