« Il y a une nette amélioration depuis 1990, due notamment à de meilleurs systèmes d’épuration et à un usage moindre des produits polluants », a précisé vendredi lors d’une conférence de presse à Montpellier, dans le sud de la France, le directeur général de cette agence, Laurent Roy.
Son agence, qui dépend du ministère français de l’Environnement, effectue chaque année des millions de prélèvements sur les cours d’eau, les lacs et les nappes phréatiques d’une vaste zone couvrant un quart de la France, de la Bourgogne (nord-est) au Roussillon (sud-ouest) en passant par les Alpes (est) et la vallée du Rhône (sud), et qui inclut la Corse.
L’agence a notamment constaté que, en 15 ans, le niveau de concentration en métaux dans les rivières a été divisé par six et celui en phosphore par 10 depuis l’interdiction des phosphates dans les détergents.
« La moitié » des cours d’eau qui mènent à la Méditerranée sont « en bon état », estime l’agence, dont les critères vont de la qualité chimique de l’eau à la quantité de poissons présents.
« Mais avec le réchauffement climatique, les milieux souffrent. Plus de chaleur, c’est plus d’évaporation et plus de concentration de polluants dans les rivière », a souligné le spécialiste.
« Il faut agir plus fort et plus vite. C’est comme si nous étions sur un tapis roulant en sens inverse: nous avançons, mais nos objectifs sont plus difficiles à atteindre », a-t-il ajouté.
Il a aussi souligné que les substances pharmaceutiques, stéroïdes, hormones et autres cosmétiques que l’on retrouve par centaines dans les rivières sont une source croissante de préoccupation.
Pour réduire la pollution, celle-ci s’est par ailleurs engagée avec des agriculteurs dans un programme expérimental de « paiements pour services environnementaux » (PSE). Une manière d’inciter des exploitants, dont certains sont déjà « très motivés » selon M. Roy, à se tourner vers une agriculture plus respectueuse de l’environnement.