« Lundi, j’accueillerai Ioulia Navalnaïa au Conseil des affaires étrangères de l’UE », a déclaré dimanche soir Josep Borrell sur X.
« Les ministres de l’UE enverront un message fort de soutien aux combattants de la liberté en Russie et honoreront la mémoire d’Alexeï Navalny », a-t-il écrit.
Mme Navalnaïa, qui n’a pas vu son mari pendant deux ans, a déclaré qu’elle tenait le président russe Vladimir Poutine « personnellement responsable » de sa mort et appelé la communauté internationale à s’unir pour infliger une défaite à « ce régime terrifiant ».
Le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani a estimé que les déclarations de Mme Navalnaïa « vont aider tous les Européens à mieux comprendre quel type de système violent nous devons affronter et contenir en Ukraine ».
« Cela nous fait ressentir la menace qui pèse sur les citoyens russes et toutes les régions de notre Europe, un continent où la violence, la brutalité et la guerre ont été rétablies d’une manière honteuse et irresponsable », a ajouté M. Tajani dans un communiqué.
Alexeï Navalny était le représentant de l’opposition le plus marquant en Russie, où il avait acquis une grande popularité grâce à ses dénonciations de la corruption sous le régime de Vladimir Poutine.
En 2020, Mme Navalnaïa avait réussi à faire sortir de Russie son mari, alors qu’il était dans le coma en Sibérie, victime d’un empoisonnement. Elle était à ses côtés lorsqu’il était revenu d’Allemagne en Russie, où il a été arrêté.
Elle n’avait pas perdu l’espoir de le revoir malgré la peine de 19 ans de prison prononcée contre lui et ses terribles conditions de détention.
Vladimir Poutine, qui n’a jamais mentionné Alexeï Navalny par son nom, était en visite dans l’Oural vendredi, et n’a pas évoqué sa mort.
Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a accusé vendredi les dirigeants occidentaux d’avoir eu des réactions « absolument inacceptables » et « hystériques » à la mort de Navalny, qui a provoqué la consternation et une grande émotion dans le monde.
Au programme de la rencontre lundi des ministres des Affaires étrangères de l’UE figurent aussi des discussions pour lancer une mission navale pour contribuer à la protection de la navigation internationale en Mer Rouge face aux attaques des Houthis du Yemen.