En Guadeloupe, « 4.400 sites archéologiques sont recensés et parmi eux, 800 se situent à moins de 100 mètres du bord de mer », a-t-il estimé, donnant l’exemple d’une plage très touristique de la commune de Saint-François, les Raisins-Clairs, où l’érosion a mis au jour au début des années 2010 un ancien cimetière d’esclaves.
De mardi à vendredi, un colloque international réunit des scientifiques spécialistes de la discipline au Moule, en Guadeloupe, pour présenter l’état des recherches sur l’Archéologie littorale outre-Atlantique (Aloa), un projet visant à surveiller et anticiper les effets destructeurs des changements climatique et anthropique sur le patrimoine côtier des Antilles.
« L’objectif de ce projet, c’est à la fois de recenser les sites archéologiques en danger sur le littoral, mais aussi de les étudier avec une démarche de science participative qui implique le grand public », a expliqué à l’AFP Marie-Yvane Daire, chercheuse au CNRS qui mène le projet Aloa.
« Il y a un enjeu patrimonial: une fois que le site a disparu, c’est pour toujours », a-t-elle poursuivi, évoquant « un crève-coeur » dans le choix des sites à protéger. « On pourrait prioriser des sites qui appartiennent à une époque qu’on ne connaît pas bien », a-t-elle suggéré.
« On sait qu’on ne pourra pas tout protéger et que nous allons devoir choisir qui on sauvegarde, qui on étudie et qui on laisse partir », a renchéri Jean-François Modat.
Les Antilles françaises, comme de nombreuses petites îles à travers le monde, notamment tropicales, sont particulièrement vulnérables aux effets du dérèglement climatique.
Ainsi en Guadeloupe, selon l’observatoire régional de l’énergie et du climat, le recul du trait de côte est inéluctable d’ici 50 ans et le risque de submersion marine est estimé pour certaines zones jusqu’à 180 jours par an d’ici à 2050.