« Bon retour à la maison », a souhaité Giuseppe Conte sur Twitter en publiant une photo des pêcheurs.
« Nos pêcheurs sont libres. Dans quelques heures, ils pourront embrasser leurs familles et leurs proches », a commenté Luigi di Maio, en précisant sur Facebook être à Benghazi, dans l’est de la Libye, fief du maréchal Khalifa Haftar, avec lequel les deux membres du gouvernement italien se sont entretenus.
« Le gouvernement continue à soutenir fermement le processus de stabilisation de la Libye. C’est ce que le président (du Conseil) Giuseppe Conte et moi avons réitéré aujourd’hui à Haftar lors de notre entretien à Benghazi », a ajouté le chef de la diplomatie italienne.
En proie au chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est déchirée entre deux camps rivaux: le gouvernement d’union (GNA), basé à Tripoli et reconnu par l’ONU, et un pouvoir à l’Est incarné par le maréchal Haftar.
Les pêcheurs de Mazara del Vallo (sur la côte ouest de la Sicile) – huit Italiens, six Tunisiens, deux Indonésiens et deux Sénégalais – ont été capturés le 1er septembre par des patrouilleurs libyens sous l’accusation de pêche dans les eaux territoriales libyennes.
L’incident s’est produit dans un secteur considéré comme une zone militaire par la Libye, mais qui est également un lieu de pêche privilégié de la crevette « gambero rosso », particulièrement prisée des chefs des restaurants gastronomiques et dont le prix peut atteindre 60 euros le kilo chez les poissonniers.
Les familles de pêcheurs de Mazara del Vallo pêchent ces crevettes roses depuis le début du siècle dernier.
« Les pêcheurs ont déjà parlé avec leurs familles et se trouvent à bord de leurs bateaux, Antartide et Medinea », a précisé Salvatore Quinci, maire de la commune de Mazara del Vallo, rapporte l’agence italienne Ansa en précisant que l’annonce de la libération a été accueillie avec des cris de joie et des embrassades.
« Je dois te laisser et raccrocher, parce que je dois démarrer le moteur du bateau », a indiqué l’un de pêcheurs libérés à son épouse, a raconté le maire.
Ces incidents sont familiers pour les pêcheurs de Mazara qui depuis des générations dépendent de ces eaux pour leur subsistance, mais voient leur avenir de plus en plus menacé.
Avec la diminution des stocks de poissons et l’amélioration des capacités des chalutiers, leurs bateaux se sont éloignés du port au cours des dernières décennies à la recherche de prises lucratives.
Les tensions sur les droits de pêche ont augmenté à partir de 2005 quand le dictateur libyen Mouammar Kadhafi a proclamé que sa zone de pêche protégée s’étendait à 74 milles nautiques (près de 140 km) de la côte, au mépris des normes internationales.
Et la guerre civile en Libye a exacerbé davantage encore les hostilités, l’Italie recommandant désormais à ses pêcheurs d’éviter la zone contestée.
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