Après la livraison en mai 2016 du plus grand paquebot du monde, « Harmony of the Seas », 362 mètres de long et 66 de large, à une filiale de l’armateur américain Royal Caribbean Cruises Ltd (RCCL), STX France va faire sortir de ses cales cinq autres navires de croisière, dont trois pour des filiales de RCCL et deux pour l’italo-suisse MSC Croisières, au rythme d’une construction, voire deux, par an.
« En 2012, les chantiers connaissaient une crise. Aujourd’hui, tous les efforts ont été engagés et les résultats sont là avec des emplois de nouveau créés et un carnet de commandes plein » jusqu’en 2020, s’est félicité mardi le président de la République, François Hollande.
Ce retour aux heures fastes pour les ex-Chantiers de l’Atlantique, d’où sont sortis 120 paquebots en 150 ans, dont les mythiques « France » et « Normandie », constitue une bouffée d’oxygène pour STX, qui emploie 2.620 salariés en France et fait travailler, à plein régime, 4.000 sous-traitants, après deux années consécutives sans commande entre 2010 et fin 2012, et une longue période de chômage partiel.
Dans ce marché très concurrentiel, un accord de compétitivité a été signé début 2014, après de longues négociations, entre la direction et une partie des syndicats. STX France s’est également doté d’un portique géant, capable de transporter des blocs de 1.400 tonnes et permettant à la société de construire simultanément des paquebots géants et plusieurs navires plus petits.
Spécialisés dans les navires de croisière géants, les chantiers navals STX réalisent aussi des navires de défense pour DCNS, dont les deux BPC Mistral, toujours stationnés dans le port de Saint-Nazaire, au coeur d’un long feuilleton diplomatique, qui s’est achevé avec l’annulation de leur vente à la Russie et leur livraison à l’Egypte, qui doit avoir lieu en février-mars 2016.
Tout en conservant leur coeur de métier, les chantiers ont opéré un virage d’envergure, en inaugurant en juillet une usine dédiée aux énergies marines renouvelables (EMR), où sont construits des fondations d’éoliennes offshore et des sous-stations électriques. STX France a depuis signé deux contrats portant sur 50 et 100 millions d’euros, a indiqué son directeur général, Laurent Castaing, lors de la visite du chef de l’Etat.
Rachetés en 2008 au Norvégien Aker Yards, les chantiers navals STX France – détenus à 33,3% par l’Etat français et à 66,6% par STX Europe (filiale du groupe sud-coréen STX Shipbuilding) – sont de nouveau à vendre depuis mai 2014, mais n’ont pas encore trouvé de repreneur.