« Aujourd’hui les conditions ne sont pas réunies » pour une telle livraison, a affirmé le ministre sur la radio RTL, alors que la Russie avait dit mercredi qu’elle recevrait ce porte-hélicoptères mi-novembre.
« Les conditions ne sont pas réunies. Les conditions, c’est quoi? C’est qu’en Ukraine, nous soyons dans un dispositif qui va vers la normale, qui permette de détendre les choses, qui fasse que la Russie joue un rôle positif », a expliqué le ministre.
« D’un certain niveau ça va mieux, d’autres points de vue il y a encore des inquiétudes, donc aujourd’hui les conditions ne sont pas réunies », a martelé le ministre.
Le constructeur des navires, DCNS, avait déjà affirmé mercredi qu’aucune date n’était fixée pour la livraison des appareils, contrairement à ce qu’avançait la Russie.
« C’est exactement ce qu’a dit le président de la République à Milan et à d’autres occasions : les conditions ne sont pas réunies pour une livraison immédiate. La décision du président n’est pas prise a ce jour », a-t-on par ailleurs indiqué jeudi matin dans l’entourage de François Hollande.
La Russie a affirmé mercredi qu’elle recevrait mi-novembre un premier navire de guerre Mistral vendu par la France, une annonce démentie par le constructeur sur fond de critiques des pays de l’Otan qui déplorent cette transaction en pleine crise ukrainienne.
Le vice-Premier ministre russe Dmitri Rogozine avait diffusé sur son compte Twitter un document présenté comme une lettre de la direction de la « Division systèmes navals de surface » de DCNS, le constructeur français de navires de défense défense, invitant la partie russe à une cérémonie le 14 novembre à Saint-Nazaire (ouest), où les chantiers navals construisent le « Vladivostok », le premier des deux Mistral prévus par un contrat de juin 2011.
Cette lettre est datée du 8 octobre. Cité par les agences russes, M. Rogozine, notamment chargé du très important complexe militaro-industriel, a souligné qu’il s’agirait d’une cérémonie de « remise du premier navire +Vladivostok+ et de mise à l’eau du second ».
Interrogé par l’AFP mercredi, un porte-parole du constructeur DCNS avait refusé d’authentifier la lettre et déclaré qu' »aucune date de livraison ne peut être (…) confirmée à ce stade ».
Baptisé « Vladivostok », le premier des deux bateaux de guerre commandés par la Russie a effectué ces dernières semaines des essais en mer au large de Saint-Nazaire (ouest).
La controverse sur la vente de ce porte-hélicoptères à la Russie, soumise à une série de sanctions économiques des États-Unis et des Européens, ressurgit au moment où le conflit armé dans l’est de l’Ukraine s’installe dans la durée, les autorités de Kiev et les séparatistes prorusses étant incapables de dialoguer.
De son côté, le vice-président du Front National Florian Philippot a jugé qu’une éventuelle non livraison des Mistral ne serait « pas très responsable », au nom du « pragmatisme » et de la « crédibilité » de la France qui agit « aux ordres des Américains » selon lui.
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