« Nous avons été avertis ce matin qu’un bateau, assurant une ligne régionale en Méditerranée, devait charger jeudi un container avec des pièces pour fusils mitrailleurs fabriquées par Eurolinks. On a réussi à l’identifier, le mettre de côté », a expliqué à l’AFP Christophe Claret, secrétaire général des dockers et personnels portuaires du Golfe de Fos.
Selon le syndicat, il s’agit de 19 palettes de maillons fabriqués par l’entreprise marseillaise Eurolinks. Selon Christophe Claret, à partir du moment où les dockers refusent de charger une marchandise, personne ne peut le faire à leur place. Les autres containers destinés à ce navire seront eux bien chargés.
« Nous sommes pour la paix » et « opposés à toutes les guerres », réaffirme la CGT Dockers dans son communiqué.
Contacté par l’AFP, Eurolinks n’a pas donné suite. Le port de Marseille-Fos n’avait lui aucun commentaire à faire.
« Gloire aux dockers du port de Marseille-Fos », « partout dans le monde, la lutte s’organise contre le génocide à Gaza ! », a tweeté le député LFI des Bouches-du-Rhône Manuel Bompard.
Le leader du parti, Jean-Luc Mélenchon, a posté un message similaire, réclamant au passage un « embargo maintenant sur les armes du génocide ».
Le premier secrétaire du parti socialiste, Olivier Faure, les a lui aussi félicités sur X, ajoutant: « l’humanisme n’est pas à vendre ».
Selon le site d’investigation Disclose, qui a eu accès à des données maritimes, deux autres expéditions de ce type entre Fos-sur-Mer et Haïfa ont eu lieu le 3 avril et le 22 mai.
Ces maillons produits par Eurolinks, des petites pièces métalliques servant à relier entre elles des balles de fusils mitrailleurs et permettant des tirs en rafale, avaient été évoqués dès mars 2024 par Disclose et Marsactu, selon qui ils seraient « susceptibles d’être utilisés contre des civils dans la bande de Gaza ».
Réagissant à ces informations, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, avait affirmé à l’époque que ces pièces exportées par l’entreprise marseillaise pouvaient seulement être « réexportées » par Israël.
Après l’attaque contre Israël menée par le mouvement islamiste armé du Hamas le 7 octobre 2023, qui a fait 1.218 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles, l’armée israélienne a mené en représailles une offensive à Gaza. Celle-ci a fait plus de 54.600 morts, en majorité des civils, selon les dernières données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.