Les ennuis judiciaires s’accumulent pour le préfet Alain Gardère

Cet ancien « grand flic », qui fut membre du cabinet de l’ex-ministre de l’Intérieur Claude Guéant sous Nicolas Sarkozy, était déjà soupçonné d’avoir profité d’avantages en nature (restaurants, vacances, cadeaux…) en échange de coups de pouce lorsqu’il était entre 2014 et 2016 directeur du Cnaps (Conseil national des activités privées de sécurité, l’organisme public chargé d’agréer et de contrôler toutes les entreprises de sécurité privées, Ndlr).

Pour ce volet, il avait été mis en examen en janvier 2016, notamment pour abus d’autorité, prise illégale d’intérêt par personne exerçant une fonction publique, corruption passive par agent public, recel d’abus de biens sociaux et détournement de fonds publics.

L’enquête sur le train de vie et les pratiques du préfet s’attache aussi à déterminer s’il a pu bénéficier d’autres avantages contre services rendus dans le cadre de son précédent poste comme préfet délégué pour la sûreté des aéroports de Roissy et du Bourget (2012-2014).

Réinterrogé le 19 juillet dans le bureau du juge d’instruction, Alain Gardère s’est vu notifier une série de nouvelles mises en examen qui concernent pour certaines la période où il occupait ce poste. Ces poursuites portent sur des faits présumés de corruption passive par agent public, de détournements de fonds publics et de faux administratif et usage de faux par personne dépositaire de l’autorité publique, a détaillé la source proche du dossier, confirmant une information du Parisien.

Le juge a également ordonné de nouvelles mises en examen pour recel d’abus de biens sociaux et trafic d’influence passif, pour d’autres soupçons en lien avec ses fonctions au Cnaps. Il se voit aussi suspecté de « blanchiment de fraude fiscale », dans le cadre de la gestion de son patrimoine. Contacté par l’AFP, son avocat, Jean Veil, n’a pas souhaité faire de commentaire.

Dans ce dossier, les investigations ont mis en lumière les liens entre le préfet et un promoteur immobilier, Antonio de Sousa, patron de la société France Pierre, mis en examen en avril 2016 pour abus de biens sociaux et trafic d’influence, et écroué avant d’être remis en liberté quelques mois plus tard. A partir de là, les enquêteurs ont mis au jour des soupçons de corruption d’élus locaux d’Ile-de-France par des acteurs du monde du bâtiment.

Au total, sept personnes sont mises en examen dans cette enquête. Outre le préfet et son directeur de cabinet au Cnaps, un ancien policier, poursuivi pour corruption passive et complicité de détournement de fonds publics, le maire LR d’Ozoir-la-Ferrière (Seine-et-Marne) Jean-François Oneto a été mis en examen en janvier 2017 pour prise illégale d’intérêts, corruption passive, recel d’abus de biens sociaux et détournements de fonds publics.

Voir les autres articles de la catégorie

OCÉAN D'HISTOIRES

« Océan d’histoires », la nouvelle web série coanimée avec Bertrand de Lesquen, directeur du magazine Marine & Océans, à voir sur parismatch.com et sur le site de Marine & Océans en partenariat avec GTT, donne la parole à des témoins, experts ou personnalités qui confient leurs regards, leurs observations, leurs anecdotes sur ce « monde du silence » qui n’en est pas un.

5 MOIS EN ANTARCTIQUE