Cette décision du président Barack Obama multiplie par six l’étendue du parc du « Pacific Remote Islands Marine National Monument », l’un des environnements tropicaux marins les plus immaculés de la planète que l’ancien président George W. Bush avait déclaré « Monument national » en 2009.
Le sanctuaire s’étendra désormais sur une superficie de quelque 1,2 million de kilomètres carrés tout autour de ces îles et atolls de l’océan Pacifique, précise un communiqué de la Maison Blanche.
« Nous parlons d’une zone dans l’océan qui est près de deux fois la taille du Texas et qui sera protégée à jamais de la pêche commerciale et de toute autre activité d’extraction de ressources, comme l’exploitation minière en eaux profondes », a souligné le secrétaire d’Etat John Kerry.
La pêche traditionnelle et récréationnelle continueront toutefois d’être permises.
« Etendre ce sanctuaire protègera davantage les récifs coralliens, les monts sous-marins et les écosystèmes marins uniques de cette partie du monde, qui est également l’une des régions les plus vulnérables face au changement climatique et à l’acidification des océans », explique la Maison Blanche.
Les dernières études des agences fédérales montrent que le réchauffement entraîne une montée du niveau des océans et une augmentation de leur température, ce qui « affecte les récifs coralliens et force certaines espèces à migrer ».
« De plus, le dioxyde de carbone (CO2) émis dans l’atmosphère est absorbé par les océans, entraînant leur acidification, ce qui peut être néfaste pour les lits de coquillages et les récifs, et altérer des écosystèmes marins entiers », indique la présidence dans un communiqué.
Cet élargissement de ce sanctuaire dans le Pacifique inclura plus de 130 monts sous-marins, des hauts lieux de biodiversité abritant de nombreuses espèces marines.
Cela permettra de mieux protéger l’habitat notamment des tortues de mer, des thons, des raies manta et des requins et de leur permettre de se reproduire et de se multiplier. Ce sanctuaire compte aussi « des millions d’oiseaux marins », ajoute la Maison Blanche.
Le président Obama avait déjà indiqué en juin, lors d’une conférence internationale sur la protection des océans, son intention d’agir et d’user de son autorité pour protéger certains des sites marins les plus précieux.
Mardi il a aussi appelé, lors d’un sommet sur le climat aux Nations unies à New York, à la conclusion fin 2015 à Paris d’un accord mondial « ambitieux » pour lutter contre le réchauffement climatique, menace « urgente et croissante ».
La décision de M. Obama a été saluée par l’ONG de protection des océans Oceana.
« Ce sanctuaire d’une étendue sans précédent est un pas important pour reconstituer l’abondance des zones de pêche dans l’océan Pacifique, ce qui en retour aidera à nourrir une population mondiale croissante », estime la vice-présidente d’Oceana, Jacqueline Savitz.