« Le comportement des navires (des garde-côtes chinois) impliqués a augmenté le risque de collision avec quatre de nos navires principaux », a déclaré l’amiral Artemio Abu, à la tête du service des garde-côtes philippins (PCG) dans un communiqué.
L’incident s’est produit le 2 mars près du récif contesté de Scarborough, l’une des zones de pêche les plus riches de la région et un point chaud entre les deux pays, mais n’a été rendu public que dimanche.
Le PCG a déclaré que le navire chinois s’est approché à environ 19 mètres de son patrouilleur, ce qui constitue une « violation manifeste » du Règlement international de 1972 pour prévenir les abordages en mer.
C’est la quatrième fois au cours de l’année écoulée qu’un navire des garde-côtes chinois effectuait des « manoeuvres à distance rapprochée » près du récif, ajoute le communiqué.
Le PCG a transmis l’affaire au ministère des Affaires étrangères, qui a récemment convoqué l’ambassadeur de Chine à la suite d’un autre incident impliquant un navire de la marine chinoise « s’attardant » dans les eaux archipélagiques des Philippines.
Contactés par l’AFP, l’ambassade de Chine et le ministère philippin des Affaires étrangères n’ont pas commenté dans l’immédiat.
La Chine s’est emparée du récif aux dépens des Philippines en 2012 suite à une impasse tendue, mais Manille continue de patrouiller les eaux autour de Scarborough qui se trouve dans sa zone économique exclusive.
Les tensions entre Manille et Pékin au sujet de la mer de Chine méridionale, dont la Chine revendique la quasi-totalité, se sont intensifiées au cours de la dernière année du mandat du président Rodrigo Duterte.
Pékin a ignoré la décision d’une juridiction basée à La Haye (Pays-Bas), la Cour permanente d’arbitrage (CPA), qui avait donné raison à Manille en 2016, en estimant que Pékin n’avait aucun « droit historique » sur cette mer stratégique.
En novembre, Duterte a durci sa position, exprimant son indignation après que des navires des garde-côtes chinois ont tiré au canon à eau sur des bateaux philippins.