Selon un communiqué de la Fédération des détaillants (NRF), ces organisations ont souhaité participer à l’enquête publique menée par le représentant au commerce de la Maison Blanche (USTR) afin de déterminer quelles approches privilégier pour relancer la construction navale aux Etats-Unis et renforcer la flotte marchande du pays, en la protégeant de la concurrence jugée déloyale de la Chine.
Parmi les solutions envisagées, l’USTR souhaite notamment faire payer une redevance à chaque navire commercial chinois arrivant dans un port américain, redevance dont le montant doit servir à financer les subventions considérées comme nécessaires pour relancer l’activité des chantiers navals aux Etats-Unis.
Le représentant de la Maison Blanche envisage également des restrictions à l’exportation.
Mais ces solutions entraîneraient une hausse des coûts pour l’ensemble de la chaîne de valeur dans le pays, avec un « impact négatif à long terme » sur l’économie américaine, qui se matérialiserait par une perte de croissance potentielle, une hausse des prix et une baisse des flux commerciaux depuis et à destination des Etats-Unis.
Certes, ces mesures « profiteront à l’industrie navale » mais « de nombreux secteurs seront touchés, et dans plusieurs cas très fortement », alerte l’étude, citant notamment le secteur agricole, des services des différents secteurs industriels, sans pour autant chiffrer l’impact.
« Nous souhaitons que le gouvernement continue d’enquêter sur les barrières et limites à l’industrie navale américaine », a déclaré un des responsables de la NRF, David French, mais aussi « qu’il trouve d’autres moyens d’y parvenir, sans en faire porter le poids à ceux qui reposent sur elle ».
L’enquête du USTR a été lancée par Joe Biden afin de mettre à jour « les pratiques déloyales de la Chine dans les secteurs de la construction navale, du transport maritime et de la logistique » et poursuivie par son successeur, Donald Trump, qui a également annoncé début mars la création d’un Bureau de la construction navale qui sera rattaché à la Maison blanche.
Dominante au sortir de la Seconde guerre mondiale, l’industrie navale américaine a peu à peu reculé et ne représente plus que 0,1% de la construction navale au niveau mondial, désormais dominée par l’Asie, avec la Chine qui construit près de la moitié des navires mis à l’eau, devant la Corée du Sud et le Japon.
Les trois pays asiatiques représentent plus de 95% des navires civils construits, selon la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced).