L’Europe doit être « très présente sur ce dossier qui nous concerne sur le plan économique, commercial et technologique », a écrit M. Borrell pour le Journal du Dimanche. « C’est pourquoi j’appelle les Marines européennes à patrouiller dans le détroit de Taïwan pour signifier l’attachement de l’Europe à la liberté de navigation dans cette zone absolument cruciale ».
« Taïwan est crucial pour l’Europe », avait déclaré mardi M. Borrell à l’ouverture d’un débat au Parlement européen de Strasbourg consacré à la Chine.
« Il s’agit du détroit le plus stratégique du monde, particulièrement en ce qui concerne le commerce : nous devons y être présents via des opérations de liberté de navigation », avait-il déjà plaidé.
« Taïwan fait résolument partie de notre périmètre stratégique pour garantir la paix, pour défendre nos intérêts », avait ajouté le Haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité.
Ces propos surviennent deux semaines après des déclarations controversées du président français Emmanuel Macron à l’issue d’une visite en Chine refusant « une logique de bloc à bloc » sur la question de Taïwan et exhortant l’Europe à ne pas « être suiviste » des Etats-Unis ou de la Chine.
La Chine et Taïwan sont gouvernées séparément depuis 1949 mais Pékin considère l’île démocratique comme une de ses provinces et n’exclut pas de recourir à la force pour y exercer sa souveraineté.
Deux jours après la visite début avril du président Macron en Chine, une frégate de surveillance française venant du Vietnam et en route vers la Corée du Sud avait emprunté le détroit de Taïwan.
Ce passage « dans les eaux internationales, conformément à la liberté de navigation », faisait partie d’une mission prévue de longue date, selon l’état-major de l’armée française.