Dans la cour de l’école maternelle Grande Bastide, les marins-pompiers de Marseille revêtent leur combinaison étanche, une double paire de gants et des lunettes de protection. Mission du jour pour ces professionnels formés au risque nucléaire, radiologique, biologique, chimique et explosif: effectuer une démonstration de prélèvements sur les portes-manteaux des enfants, les poignées de portes, les coussins des dortoirs ou encore la photocopieuse des enseignants.
A leur disposition les marins-pompiers, qui bénéficient de l’un des cinq laboratoires mobiles français dans le domaine de la sécurité civile, ont, outre de classiques bâtonnets utilisés pour des prélèvements sur les surfaces, un « biocollecteur ». Utilisé habituellement par l’armée notamment contre le risque de gaz sarin, la petite machine permet d’extraire 600 litres d’air en une minute, et ainsi de savoir après analyse des éléments récoltés, si la pièce est contaminée par la coronavirus, le tout dans un délai de 48 heures.
Si le résultat est positif, les marins-pompiers peuvent recourir à trois méthodes de désinfection toutes aussi « inédites », dont la transformation de l’oxygène en ozone. Le nuage d’ozone diffusé par un engin en apparence très sommaire tue le virus avant qu’un ventilateur n’évacue le gaz toxique de la salle. Grâce à ce procédé « les textiles mais aussi le papiers peuvent être traités sans être altérés », explique Alexandre Lacoste, un des responsables du protocole.
Autres méthode, le traitement par rayons durs (UVC) ou encore des tours de chauffage qui soufflent de l’air à 70°C pendant 30 minutes pour détruire le coronavirus.
Le protocole « inédit a déjà été testé sur une cinquantaine de sites stratégiques recevant du public, comme sur le porte-avions Charles-de-Gaulle ou au ministère de la Défense et celui de l’Intérieur », se félicite l’adjoint au maire délégué au bataillon des marins-pompiers, Julien Ruas.
« Avec la mise en place de cette +task force° (force opérationnelle) du BMPM, on peut tout de suite réagir », poursuit l’élu LR dont la municipalité a également proposé à ses 3.000 agents employés dans ses écoles de passer un test de détection du coronavirus à l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) avant la rentrée très contestée des écoliers à partir du 11 mai.