L’Arctic Sunrise bat pavillon néerlandais et « conformément au droit maritime, les Pays-Bas ont demandé aux autorités russes de libérer immédiatement le navire et son équipage », a indiqué le ministre néerlandais des Affaires étrangères Frans Timmermans dans un courrier adressé mercredi au Parlement.
Les membres de l’équipage de l’Arctic Sunrise, quatre Russes et 26 d’autres nationalités, ont été placés dans des centres de détention provisoire de Mourmansk (nord-ouest de la Russie) et de sa région, après avoir été amenés à terre pour interrogatoire.
Le navire avait été arraisonné jeudi dernier par un commando héliporté des garde-frontières russes, puis remorqué jusqu’à la rade de Mourmansk et mis au mouillage.
Le Comité d’enquête russe a indiqué mardi avoir ouvert à l’encontre des militants de Greenpeace une enquête pour « piraterie en groupe organisé », ce qui les rend passibles de 15 ans de détention.
Le gouvernement néerlandais envisage d’engager une « procédure légale (contre l’arrestation de l’équipage) y compris devant le Tribunal international de l’ONU pour le droit de la Mer » en fonction des informations que fournira Moscou sur les charges retenues, a indiqué M. Timmermans. Il a en outre indiqué avoir parlé de cette affaire avec son homologue russe Sergueï Lavrov en marge de l’Assemblée générale de l’ONU à New York.
La Haye a notamment demandé aux Russes de préciser quelle était la position exacte de l’Arctic Sunrise lors de son arraisonnement et d’expliquer pourquoi les autorités des Pays-Bas n’avaient pas été informées alors que le navire bat pavillon de ce pays.
Les Pays-Bas avaient demandé une réponse avant 16H00 GMT mardi et, en l’absence de réaction de Moscou, ont renouvelé leur demande mercredi, a indiqué le chef de la diplomatie néerlandaise.
L’Arctic Sunrise avait été dépêché par Greenpeace dans l’Arctique russe pour protester contre des projets d’exploitation pétrolière des géants énergétiques russes Gazprom et Rosneft.
Le 18 septembre, s’approchant dans des canots pneumatiques de la plateforme de Gazprom en mer de Barents, des militants de l’ONG avaient tenté d’en escalader la coque après avoir lancé un filin.
« Ces gens ont enfreint le droit international », a déclaré le président russe Vladimir Poutine au cours d’un forum sur l’Arctique à Salekhard (Grand Nord).
« Il est absolument clair que ce ne sont pas des pirates, mais de facto ils ont tenté de s’emparer de la plateforme », a-t-il ajouté.
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