« Il en va de l’avenir de notre biodiversité », prévient Claude Roustan, président de la Fédération nationale de la pêche en France (FNPF), forte d’1,5 million d’adhérents. Les moyens affectés ne sont pas à la hauteur, a-t-il déploré lors d’une conférence de presse, parlant d’une situation « alarmante » mais tout de même « pas irréversible ».
Sur le terrain, la Fédération demande notamment un moratoire « total et absolu » sur la pêche de l’anguille pour une durée de 5 ans, notamment sur les civelles, les alevins de l’anguille victimes d’un braconnage forcené.
Les pêcheurs de loisir alertent aussi sur la « continuité écologique des cours d’eau », dont le non-respect est l’une des causes de décès des poissons migrateurs. De nombreux ouvrages, type barrages, écluses, moulins ou relatifs à la micro-hydroélectricité ne sont pas aux normes et empêchent le franchissement par les poissons, dénonce la FNPF.
Et au niveau national, pour éviter que le milieu aquatique ne soit une variable d’ajustement, elle souhaite que la problématique des poissons migrateurs soit intégrée à une instance de concertation environnementale, comme par exemple le Comité national de la biodiversité, ou celui de l’eau.
Neuf grands poissons migrateurs sont présents en France, des espèces dites amphihalines car elles se déplacent entre eaux douces et salées, se reproduisant en mer et allant grossir dans les rivières comme l’anguille, ou l’inverse, comme le saumon.
Trois sont en danger critique d’extinction selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), souligne la Fédération: l’esturgeon, l’anguille et la grande alose.
Trois sont « quasi-menacées »: l’alose feinte atlantique et son homologue méditerranéenne, et le saumon. La lamproie marine est en danger et la lamproie fluviatile est vulnérable.