En 2015, l’Union des groupements de producteurs de bananes (UGPBAN), qui réunit 600 producteurs des deux îles, avait déjà lancé la marque « banane française ». En plus de surfer sur la mode du patriotisme économique, la présentation de ces bananes vendues par trois à six fruits entourés d’un bandeau bleu-blanc-rouge permet d’améliorer la tenue des étals dans les supermarchés.
« Le concept a fonctionné », raconte le directeur général de l’UGPBAN Philippe Ruelle, aussi « nous tentons une nouvelle segmentation, associée à un accompagnement des petits producteurs », qui produisent moins de 500 tonnes de banane par an.
Ces exploitations familiales qui font moins de 5 hectares en moyenne, représentent plus des deux tiers des adhérents de l’UGPBAN.
Cette nouvelle appellation permettra de vendre 5 centimes d’euros plus cher chaque banane, soit 50 centimes au lieu de 45 avec la « banane française », et ainsi d’assurer un prix fixe au producteur à l’année. La contractualisation sera au minimum de 3 ans, pour sécuriser ceux qui tenteront l’aventure, selon l’union de producteurs.
S’y ajoutera une prime annuelle dont les agriculteurs décideront de l’affectation: avancée vers les objectifs d’agro-écologie, achat de matériel en commun…
« Notre but est de tirer les petits producteurs par le haut », explique M. Ruelle.
Avec 40 producteurs travaillant pour la marque, la « banane française » représente environ 40.000 tonnes de banane sur les 270.000 produites dans les Antilles françaises. L’ambition de l’UGPBAN est de produire d’ici deux ans 10.000 tonnes de « banane équitable ».
La marque sera disponible à partir de mai, date à laquelle les Antilles ont prévu d’expédier leur première production après le cyclone Maria qui a détruit, en septembre 2017, 85% à 90% des bananeraies en Guadeloupe et 50% à 60% en Martinique.