Le gouvernement de la Polynésie française a intégré lundi le requin mako, la seule espèce qui n’était jusqu’ici pas à l’abri des pêcheurs, à la liste des espèces protégées, selon le compte rendu du conseil mis en ligne sur le site de la présidence du gouvernement de la Polynésie française.
Cette exception était justifiée par sa commercialisation locale et à l’export, mais ce requin n’est aujourd’hui « pratiquement plus débarqué sur le port de pêche », indique ce compte-rendu.
« Dorénavant, tous les requins bénéficient du même degré de protection, à savoir l’interdiction de transport, de détention, (…) de capture à terre ou en mer, de taxidermie, et de toute commercialisation », selon ce document.
L’organisation américaine Pew Environmental Group a salué une décision « créant le plus large sanctuaire pour requins au monde », c’est-à-dire une zone de protection pour toutes les espèces de squales.
Avec cette zone de plus de 5 millions de km2, cette « désignation double la taille de la surface déjà protégée par l’ensemble des six sanctuaires pour requins existants » (Palau, Maldives, Tokelau, Honduras, Bahamas et les Marchall, ndlr), souligne l’ONG dans un communiqué.
« Chaque année, jusqu’à 73 millions de requins sont tués, avant tout pour le commerce des ailerons », selon Pew, qui estime qu' »un tiers des espèces de requins sont menacées ou quasiment menacées d’extinction ».
« Il y a une conscience croissante à travers la planète des menaces auxquelles font face les requins », estime néanmoins l’organisation, en citant notamment la décision du Parlement européen, fin novembre, de mettre fin définitivement à la découpe des ailerons de requins à bord des bateaux, une pratique interdite dans l’UE depuis 2003 mais qui perdurait en raison d’une lacune juridique.