Le scrutin s’est déroulé « dans le calme », selon la Commission électorale, dans les îles de Mahé, Praslin et La Digue, où vivent près de 98% des 90.000 habitants des Seychelles.
Pour éviter les retards dans les opérations de vote observés à plusieurs endroits lors du premier tour, la Commission avait rajouté du personnel dans chaque bureau de vote. Ceux-ci ont donc fermé comme prévu à 19H00 locales (15H00 GMT).
Avant même leur ouverture à 07H00, des Seychellois attendaient déjà devant celui de Grand Anse, sur la cote ouest de Mahé, l’île principale qui abrite la capitale Victoria.
« Cette fois-ci, le processus va plus vite car nous ne voulons pas avoir la même situation que la dernière fois », a déclaré Charles Loizeau, responsable du bureau local.
Pour la première fois depuis le rétablissement du multipartisme en 1993 sur l’archipel, une présidentielle donne lieu à un second tour, pour lequel le président sortant James Michel, au pouvoir depuis 2004, est menacé par le candidat de l’opposition.
M. Michel, 71 ans, qui brigue un troisième mandat, le dernier que lui autorise la Constitution, a raté de peu l’élection au premier tour en recueillant 47,76% des voix.
Son adversaire, le pasteur anglican Wavel Ramkalawan, 54 ans, candidat pour la cinquième fois sous les couleurs du Parti national des Seychelles (SNP), a obtenu 35,33% des suffrages au premier tour et rallié derrière lui l’ensemble de l’opposition pour le second.
« Le choix est plus facile cette fois-ci », a déclaré M. Michel après avoir voté, selon la Seychelles News Agency. « Je demande à chacun de venir exercer son droit » de vote et « de choisir la personne qui selon lui a travaillé et peut faire le meilleur boulot pour ce pays. »
« J’espère que le vote se déroulera dans le calme », a-t-il ajouté. « J’appelle également tout le monde et tous les partis politiques prenant part à cette élection à en respecter les résultats quand ils seront annoncés. »
Son adversaire a tenu le même discours. « Quand les résultats sont annoncés ce soir, acceptons-les calmement (…), afin de pouvoir unir cette nation », a déclaré M. Ramkalawan. « J’aimerais que ces résultats soient en faveur de l’opposition », a-t-il ajouté, après avoir déposé son bulletin dans l’urne.
L’issue du scrutin dépendra largement du choix des 14,19% d’électeurs ayant voté au premier tour pour Patrick Pillay, ancien ministre du chef de l’Etat et dissident de son parti Lepep (« Le Peuple » en créole), dont il a claqué la porte avec d’autres cadres pour fonder Lalyans Seselwa (« L’alliance seychelloise »).
Si M. Pillay a, comme les trois autres candidats éliminés au premier tour, appelé à voter pour M. Ramkalawan, certains analystes estiment que nombre d’anciens partisans de Lepep ayant apporté leur suffrage au dissident se refuseront à voter pour le candidat du SNP.
Mercredi et jeudi, les agents de la Commission électorale s’étaient rendus par avion sur les îles et atolls les plus éloignés, très peu peuplés, pour y installer un bureau de vote, parfois pendant à peine 30 minutes.