La précocité des vendanges cette année aggrave la situation, les campings et hébergements touristiques étant pris d’assaut, sur cette partie du littoral des Pyrénées-Orientales, près de la frontière espagnole.
Sous un soleil de plomb, en sueur, les vendangeurs quittent les vignes après leur journée de travail, de 06h00 à 14h00, du fait de la canicule. « Après huit heures de travail, je n’ai envie que d’une chose: prendre une douche et un peu d’ombre », confie José Rueda, un Barcelonais de 32 ans.
Depuis sept ans, comme des centaines de jeunes étrangers, il vient faire les vendanges pendant trois à quatre semaines dans les vignes du cru Banyuls-Collioure.
« On ne nous laisse plus entrer au camping municipal, car ils veulent un autre type de clients, peste-t-il. On campe là où on peut, on dort dans les voitures. On se débrouille comme on peut. Et la semaine prochaine, ça va être pire: une centaine de vendangeurs arrivent ».
« Cette année, on a été surpris par la précocité, c’est du jamais vu. On a commencé cette année à vendanger le 8 août, au moment où il y a le plus de tourisme, on avait commencé le 20 en 2021 », témoigne Thierry Parcé, propriétaire du domaine Rectorie, dont les vignes surplombent la Méditerranée, sur les communes de Banyuls et Port-Vendres.
Les vignes étant en pente, les vendanges se font à la main dans ce vignoble.
« Les municipalités doivent faire un effort pour nous aider à trouver des solutions d’accueil décentes », estime Thierry Parcé.
Karine Tartas, responsable CGT de l’union départementale des Pyrénées-orientales, demande que la mairie mette à disposition un terrain municipal avec eau et électricité, soulignant que les employeurs sont prêts à financer la location de sanitaires mobiles.
« Un minimum de dignité », ajoute Luana Graziano, une Sicilienne de 23 ans qui fait sa troisième saison de vendanges.
A Banyuls-sur-Mer, le camping a accueilli plusieurs années les saisonniers, avec une participation financière des employeurs.
« Les loger au camping? Il est plein », plaide le maire Michel Solé, de toute façon réticent, en raison « des nuisances, des dégradations » lors du dernier séjour des vendangeurs.
« Il faudrait que les employeurs prennent leurs responsabilités », souligne l’élu, qui se dit « prêt à aider ».