Au même moment, le président somalien Hassan Sheikh Mohamud, qui dénonce cet accord, a entamé une visite en Erythrée voisine.
Avec l’accord, l’Ethiopie, deuxième pays le plus peuplé d’Afrique, a retrouvé un accès maritime qu’elle avait progressivement perdu après l’indépendance de l’Erythrée en 1993, et revendiquait depuis.
Le gouvernement somalien, qui n’a que peu d’autorité sur le Somaliland, a promis de s’opposer par tous les moyens légaux à ce qu’il considère comme une « agression » et une « violation flagrante de sa souveraineté ».
Malgré ces tensions, le chef de l’armée éthiopienne, Birhanu Jula, « a discuté de coopération » lundi avec son homologue du Somaliland, Nuh Ismail Tani, d’après un communiqué des forces éthiopiennes publié sur Facebook.
Pendant ce temps, le président somalien Mohamud est arrivé dans la capitale érythréenne Asmara, ont annoncé sur X ses services et le gouvernement érythréen dans des communiqués distincts, accompagnés de photos le montrant accueilli par son homologue érythréen Isaias Afwerki.
Les deux hommes devaient notamment discuter du « renforcement des liens » et du « développement de la coopération » entre les deux parties, selon les services de M. Mohamud.
L’Erythrée, l’un des pays les plus isolés au monde, et à ce titre surnommée « la Corée du Nord » de l’Afrique, est dirigée d’une main de fer par Isaias Afwerki depuis son indépendance de l’Ethiopie en 1993.
Après la signature de l’accord maritime entre l’Ethiopie et le Somaliland, les Etats-Unis, l’Union européenne, le Royaume-Uni, l’Union africaine, la Ligue arabe, l’Egypte ou encore la Turquie ont appelé au respect de la souveraineté somalienne.
Le Somaliland, ancien protectorat britannique, a proclamé son indépendance de la Somalie en 1991, alors que cette dernière plongeait dans le chaos. Mais elle n’est pas reconnue par la communauté internationale, et est fermement combattue par Mogadiscio.
Cette république autoproclamée de 4,5 millions d’habitants, relativement stable comparée à la Somalie, imprime sa propre monnaie et délivre ses passeports, mais l’absence de reconnaissance internationale la maintient dans un certain isolement.
En octobre dernier, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed avait prévenu que son gouvernement ne renoncerait pas à sa demande d’accès portuaire, estimant la survie même de la nation liée à la mer Rouge, tout en assurant que son pays n’envahirait aucun Etat voisin.
Lundi également, Djibouti a annoncé suivre avec « une grande inquiétude » la montée des tensions entre la Somalie et l’Ethiopie, et les a appelées à dialoguer pour résoudre la crise.
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