« Le département, qui consacre déjà 4,5 millions d’euros chaque année à ces liaisons maritimes (avec Belle-Ile-en-Mer, Groix, Houat et Hoëdic) n’entend pas diminuer [son aide] puisque cette participation sera portée à 5 millions », sans aucune aide de l’Etat ou d’autres collectivités, a-t-il souligné lors d’une conférence de presse.
Selon lui, les modifications tarifaires figurant dans la nouvelle DSP sont rendues nécessaires par le caractère « illégal » de plusieurs tarifs préférentiels appliqués jusque-là, mis en avant par la Cour régionale des comptes, au regard notamment du droit national et communautaire.
« Nous ne pouvons pas nous maintenir dans cette illégalité et nous sommes tenus d’appliquer la loi », a dit M. Goulard.
Les résidents secondaires des îles, les enfants d’insulaires et les habitants du département qui bénéficiaient de ces tarifs aménagés devront donc à partir de janvier s’acquitter de billets au tarif commercial. Toutefois, un service de cartes d’abonnement « permettra à ceux qui utilisent souvent les liaisons maritimes de payer moins cher que précédemment », a-t-il assuré, chiffres à l’appui.
Le tarif commercial qui était de 33,65 euros l’aller-retour sur toutes les îles sera porté à 36 euros en période de forte fréquentation, soit 80 jours par an, mais sera abaissé à 30 euros le reste du temps.
Les insulaires paieront eux 6 euros l’aller-retour au lieu de 5,75 euros.
Concernant les tarifs du transport de marchandises qui seront alignés sur le droit commun, au grand dam de certains professionnels qui affirment craindre pour l’économie des îles, le président du Conseil général a souligné que « les secteurs les plus fragiles » continueraient à bénéficier, légalement, de tarifs adaptés. Ils concernent principalement les produits de la pêche, l’agriculture ou l’artisanat.
« Les entreprises des îles spécialisées dans le transport ont bénéficié durant des années d’une rente et ont gagné beaucoup d’argent. « Je ne peux demander aux contribuables morbihannais de financer un enrichissement sans cause d’un nombre limité de personnes », a lancé M. Goulard.
Assurant que l’augmentation des prix du transport ne jouerait « que de façon marginale » sur les prix déjà élevés, en raison, selon lui, du « manque de concurrence », il a plaidé pour le développement d’autres modes de transport comme le cabotage ou les barges.
La nouvelle DSP doit être examinée par le conseil général lors de sa prochaine session les 18 et 19 novembre.