« L’opération Irini, approuvée par le Conseil (européen) le 31 mars, vise à mettre en oeuvre l’embargo sur les armes des Nations unies, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies, par le biais de moyens navals, aériens et satellitaires », a-t-il rappelé dans une déclaration publiée pendant une réunion en vidéoconférence des ministres de la Défense de l’UE.
L’opération militaire Irini « est déjà opérationnelle » depuis le 4 mai avec la présence d’une frégate de la marine française, le Jean Bart, dans la zone assignée pour le respect du contrôle de l’embargo de l’ONU, a-t-il assuré au cours de sa conférence de presse à l’issue de la réunion.
L’Italie, qui commande l’opération, et la Grèce ont également engagé des navires de guerre pour compléter le dispositif, a-t-on appris de sources européennes.
Des rotations sont prévues pour assurer la permanence d’une présence dans la zone de surveillance située à l’Est des côtes libyennes.
Des avions de reconnaissance et des satellites fournissent par ailleurs des informations sur les activités en Libye et au large de ce pays.
Des assurances ont été données à Malte pour lui permettre de lever ses objections, a précisé M. Borrell.
L’île est confrontée à une vague d’arrivées de migrants partis de Libye et a menacé de bloquer des financements européens destinés à Irini si ses partenaires ne lui témoignaient pas leur solidarité en acceptant de relocaliser une partie des migrants.
« Irini a été créée pour essayer de mettre fin aux combats en Libye. Il est dans l’intérêt de Malte que la situation se stabilise et cela dépend du bon fonctionnement de l’opération. Le ministre maltais l’a très bien compris », a déclaré Josep Borrell.
« Tout doit être mis en oeuvre pour assurer l’application intégrale et effective des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies, y compris par les frontières terrestres et aériennes avec la Libye », souligne-t-il dans sa déclaration.
Les forces du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’Est libyen, ont lancé en avril 2019 une offensive pour s’emparer de Tripoli, où siège le Gouvernement d’union nationale (GNA) reconnu par l’ONU et soutenu militairement par la Turquie.
M. Borrell s’est dit « préoccupé » par le fait que « la Turquie et d’autres puissances étrangères sont parties prenantes au conflit ».
« Le cessez-le-feu n’est pas mis en oeuvre et les combats s’aggravent », a-t-il déploré. Mais « l’opération Irini ne vise personne en particulier. Elle a pour mission de contrôler les trafics d’armes vers la Libye », a-t-il insisté.
L’UE a rappelé aux forces des deux camps l’obligation de « respecter le droit international, y compris le droit international humanitaire » et a averti que « ceux qui le violent devront rendre des comptes ».
« La trêve doit aller de pair avec une reprise immédiate des pourparlers entre les parties, sous l’égide des Nations unies, et dans le plein respect de l’accord politique libyen », a conclu Josep Borrell en appelant à la nomination « dès que possible » d’un successeur à l’ancien représentant spécial de l’ONU en Libye, le Libanais Ghassan Salamé, qui a démissionné en mars.