Les manifestants, de Charron et de communes voisines ont manifesté arborant des banderoles: « Au secours, des digues », « Batho, des digues par pitié », « Quand serons-nous protégés ? 2015, 2050 ? », à l’appel de l’assocation AUSEC (Association pour l’urgence et la sauvegarde de Charron), a constaté un correspondant de l’AFP.
La manifestation a coupé la circulation sur un axe nord-sud très emprunté La Rochelle-Nantes, provoquant en milieu d’après-midi un bouchon de l’ordre de 15 kilomètres à hauteur de Marans, selon la coordination routière.
Les riverains protestent contre la lenteur d’aménagement de digues sur certaines franges du littoral, plus de trois ans après la tempête meurtrière, sur fond d’études environnementales successives, puis récemment d’une mission d’audit commanditée par le ministère de l’Ecologie, notamment pour tenter d’accélérer le processus.
Le 28 février 2010, une brusque montée des eaux sous l’effet conjugué de la tempête et d’une marée de fort coefficient avait fait céder des digues, inondé des milliers d’hectares agrioles, et fait près de 50 morts, dont 29 en Vendée et 12 en Charente-Maritime; parmi ceux-ci trois à Charron et un à Esnandes.
Début 2012, quelque 65 millions d’euros de digue avaient déjà été réalisés sur ces deux départements, mais pour les riverains la protection est incomplète.
Après Xynthia, « on a décidé la construction de 13 km de digues pour protéger » Charron, a déclaré son maire Jérémie Boisseau. « La moitié a été réalisée en urgence, mais il reste 6,2 km à faire et 400 m sur la commune voisine d’Esnandes (…) L’argent –environ 1 million d’euro par km– est là, mais les procédures administratives, notamment la réglementation environnementale, bloquent le dossier », a-t-il ajouté.