L’OceanoScientific accoste à Monaco après une navigation inédite au large de l’Antarctique

Mission scientifique et prouesse sportive, l’expédition a permis de transmettre des informations inédites sur la salinité et la température recueillies à l’interface océan/atmosphère entre le 40° et le 56° parallèle Sud.

Le Courant Circumpolaire Antarctique joue un rôle clé dans la machine climatique. Mais peu de flotteurs scientifiques sont déployés dans ce paradis des albatros et des pétrels, où les satellites sont parfois inopérants à cause de l’épaisseur des nuages.

Venu de la course au large et financé par des mécènes dont Monaco, le marin de 60 ans est apparu propre et rasé de près, chemise blanche et short noir, à la barre de son 16 mètres, pour un accueil en grande pompe par une centaine d’enfants et le prince Albert II qui a salué « son exemple » et « sa volonté tenace ». « Bravo pour les océans! », lui a-t-il dit.

Parti le 17 novembre de Monaco, Yvan Griboval a navigué soixante jours dans l’océan Austral, du 1er février au 2 avril. Toutes les heures, les capteurs de l’OceanoScientific Explorer transmettaient à l’Ifremer et Météo France à Brest, et à des laboratoires CNRS à Paris.

Normalement basé à Caen, le voilier a été conçu pour que les appareils de mesure embarqués résistent aux milliers de chocs encaissés à chaque vague.

« L’objectif était de vérifier si j’étais capable de faire l’intégralité de la campagne avec le bateau, la réponse est oui. La deuxième question était de savoir si les données étaient utiles, et c’est oui aussi: il y a beaucoup d’écarts entre mes données et les calculs des scientifiques », ajoute Yvan, épaulé à terre par son épouse et mère de ses jeunes triplés.

Un long et minutieux travail scientifique commence maintenant pour exploiter les données, également partagées sur des plateformes internationales.

D’autres expéditions devraient suivre après une pause de deux à trois ans « pour construire un nouveau bateau vraiment dédié et repartir en 2020-21 pendant l’été austral », envisage-t-il. « Ce qui est intéressant dans le climat, c’est l’évolution, de retourner aux mêmes endroits et faire des comparaisons. J’ai ouvert la route, j’ai inventé le matériel. Le but du jeu est de faire un maximum (de voyages) ».

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