« Ce qui fait qu’on se sent plus proches (d’un accord ndlr) c’est que depuis 20 ans on n’était même pas d’accord, et pour la première fois les ministres ont dit, négocions! », a déclaré de son côté la directrice générale Ngozi Okonjo-Iweala, au cours d’un point de presse, après une longue journée de discussion.
« Et on ne peut avoir cette discussion ligne par ligne que si tout le monde accepte un texte comme base (de négociations). C’est cela que nous avons obtenu aujourd’hui et ça c’est nouveau et c’est ce que nous allons faire, négocier ligne par ligne », a ajouté la directrice générale, qui a fait de ces négociations une priorité de son mandat entamé en mars.
Mme Okonjo-Iweala sait qu’au-delà de l’enjeu pour les stocks de poissons et un vaste pan de l’économie mondiale, l’OMC joue aussi son avenir de forum encore capable d’arriver à conclure des accords.
Il y a encore cependant loin de la coupe aux lèvres, les divergences n’ayant pas été résolues jeudi.
Les négociations visant à interdire les subventions favorisant la surpêche ont commencé il y a 20 ans, sans jamais aboutir à l’OMC, où les décisions sont prises par consensus. Les membres de l’OMC n’avaient ainsi pas réussi à conclure un accord fin 2020, date butoir fixée par l’ONU, en raison aussi de la crise sanitaire qui avait ralenti le rythme des discussions l’an dernier.
Les discussions visent à interdire les subventions à la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (dite INN), celles concernant les stocks surexploités et celles contribuant à la surcapacité et à la surpêche. Dans les deux derniers cas, le texte prévoit que les aides soient autorisées lorsqu’elles encouragent la reconstitution des stocks de poissons à des niveaux biologiquement durables.
Une proposition qui hérissent certains pays défavorisés.
De fait, les modalités du traitement des pays en développement constituent la principale pierre d’achoppement des discussions.